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Parcoursup, sélection à l’Université, mise en compétition des profs et des élèves, inégalités croissantes et déterminismes sociaux : rien ne va dans le lycée macroniste
Sylvie Retailleau a chiffré, vendredi, à un milliard d’euros les réserves financières dormantes des universités, invitées à contribuer à l’effort pour réduire la dette de l’Etat. Quelques jours plus tôt, Emmanuel Macron avait estimé que les universités n’avaient « pas de problèmes de moyens ».
Le quasi-candidat Macron a souhaité jeudi une réforme « systémique » des universités. Derrière la promesse de les rendre « plus fortes » et de casser la concurrence avec les « grandes écoles », il a posé, en creux, les jalons d’un projet de privatisation.
Longtemps accueillis à bras ouverts dans les facs, les Gafam – Google en tête – font face en cette rentrée à une opposition inédite. Pressés par la Cnil, les établissements et le ministère de l’enseignement supérieur cherchent des solutions de remplacement.
C’est l’épilogue d’un parcours de presque deux ans. Après une première lecture à l’Assemblée nationale en juillet, puis un examen au Sénat le 30 octobre, le projet de loi de programmation de la recherche (LPR) pour les années 2021 à 2030 a été adopté, lundi 9 novembre, en commission mixte paritaire. Dans ce contexte social bouleversé, les locaux des universités étant clos jusqu’à nouvel ordre, députés et sénateurs semblent en avoir profité pour ajouter au texte une disposition qui compromet l’avenir des mobilisations universitaires.
Députés et sénateurs souhaitent punir d’un an de prison et 7 500 euros d’amende “le fait de pénétrer ou de se maintenir dans l’enceinte d’un établissement d’enseignement supérieur [...] dans le but [d’en] troubler la tranquillité ou le bon ordre”. En oubliant que le procédé a souvent été le seul moyen des étudiants pour faire entendre leurs revendications.
La loi sur l’enseignement supérieur et la recherche est en passe d’être définitivement adoptée. Largement contestée, elle aggrave la précarité dans les universités, et s’attaque aussi aux libertés académiques et à l’indépendance des chercheurs.
De plus en plus d’universités américaines cherchent à surveiller les moindres faits et gestes de leurs étudiants, en leur demandant parfois accès à leurs données de géolocalisation.
"Sortir des ornières pour sortir de la crise. En marge du Sommet sur l’enseignement supérieur qui a débuté lundi à Montréal, l’Association pour l’appropriation collective de l’informatique libre (FACIL) invite les universités du Québec à remettre en question leur dépendance coûteuse envers les géants de l’informatique privative, comme Microsoft, pour mettre leur parc informatique au diapason avec le logiciel dit libre. Ce changement de paradigme serait salutaire, dit l’organisme, en raison des millions de dollars d’économie qu’il pourrait engendrer, et ce, dans le contexte de tension budgétaire qui afflige actuellement les maisons d’enseignement."