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Une étude de France Stratégie propose de corréler les aides aux exploitations à leur score d'exigence environnementale, mais aussi de faire évoluer les pratiques des consommateurs.
À la suite de l’article de Jean-Baptiste Malet « Le système Pierre Rabhi » (août), M. Rabhi a souhaité apporter les précisions suivantes.
La panne des grandes espérances politiques remet au goût du jour une vieille idée : pour changer le monde, il suffirait de se changer soi-même et de renouer avec la nature des liens détruits par la modernité. Portée par des personnalités charismatiques, comme le paysan ardéchois Pierre Rabhi, cette « insurrection des consciences » qui appelle chacun à « faire sa part » connaît un succès grandissant.
Zones d'ombre dans son parcours, paradoxes entre son discours de sobriété et la manière dont il vit, conservateur qui ne s'assume pas : derrière les paroles de Pierre Rabhi se cacheraient des contradictions et un business florissant.
"Les émissions de gaz à effet de serre liées au secteur agricole sont dans le collimateur des gouvernements. Un nouveau concept émerge : « l’agriculture climato-intelligente », en vue de produire plus et mieux… Dans les arènes des négociations sur le climat, les multinationales sont dans les starting-blocks pour promouvoir des « engrais intelligents » et des plantes génétiquement modifiées tolérantes à la sécheresse. Alors que l’agro-industrie est en passe de remporter la bataille sur l’agro-écologie, des chercheurs et des ONG tentent de renverser la donne. Enquête."
"François pense que l’écologie c’est réduire les émissions de CO2. Le problème majeur de la planète se trouverait donc résumé à cet effet de serre causé par ce satané gaz. Et tous les fonds (colossaux), toute l’énergie politique (très grande) vont donc se trouver concentrés dans cette unique préoccupation : réduire les émissions de gaz à effet de serre, de CO2, donc. Bien. Ecoutons ce qu’a dit le président français à Manille.
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Mais non, pendant que la planète est taillée en pièces, polluée comme jamais, l’urgence reste de payer des billets d’avions à des actrices qui lisent des textes aux Philippins pour aider François Hollande à expliquer que « lutter contre le réchauffement climatique permettra de faire plus de croissance plus de développement, plus de richesse » ? On croit rêver. Enfin, cauchemarder, plutôt."
"Modifiés par transgenèse pour être « stériles » afin de réduire les populations de moustiques Aedes aegypti vecteurs de la dengue, les moustiques mis au point par l’entreprise Oxitec avaient été lâchés en 2013 en grand nombre dans plusieurs municipalités brésiliennes. Cependant, l’efficacité de ce moustique génétiquement modifié est remise en cause."
"A l’initiative d’un couple Togolais, le Centre international de l’agro-pastoralisme forme la population à l’agroécologie, à la cuisine et à la transformation des produits. Où comment sortir de la fatalité et de la pauvreté grâce à de nouvelles méthodes agricoles. Reportage dans le village de Baaga, au nord du pays, où les récoltes s’améliorent."
"Le projet de loi sur l’agriculture en cours d’examen au Parlement « ne permet pas aux cultivateurs de soigner leurs plantes avec des préparations naturelles ni aux éleveurs de privilégier l’homéopathie ou la phytothérapie, plutôt que le tout antibiotique », affirment une vingtaine d’organisations. Deux caravanes pour la défense de l’agroécologie paysanne vont partir le 8 mai de Sarlat (Dordogne) et de Bourg-de-Péage (Drôme). Chacune converge vers Paris avec une arrivée prévue le 12 mai à l’Assemblée nationale. Sur leurs routes, des rencontres-débats sont programmées pour dire « Stop aux lobbies des semences, des pesticides et des produits pharmaceutiques »."
"Marc Dufumier, agronome engagé et professeur émérite à Agroparistech, vient de publier 50 idées reçues sur l’agriculture et l’alimentation (Allary Editions). Dans cet ouvrage sous forme de «vrai-faux», il remet en cause des dérives de l’agriculture industrielle, en proposant des solutions plus durables. Son intervention sur France Inter jeudi matin résume bien son propos:
«Plus grave encore que le cheval dans les lasagnes de bœuf, c’est les anti-inflammatoires dans la viande de cheval. Il y a un réel problème aujourd’hui en ce qui concerne notre alimentation, qui provient de notre agriculture, qui s’est, au cours des 20 dernières années, pour faire bref, motorisée, mécanisée, chimisée, spécialisée, standardisée, et qui fournit, dans les grandes et moyennes surfaces, des produits de faible variété, les plus standards, qui ont été sélectionnés pour leur capacité à être transportés, à résister aux chocs, à pouvoir rester longtemps sur les rayons.»"
"Quand ma fille a fêté son septième anniversaire, la semaine dernière, nous lui avons préparé un gâteau au chocolat. Je me demande si elle pourra un jour faire de même avec son propre enfant. Des scientifiques nous avertissent d'ores et déjà des difficultés à cultiver le cacao et le blé générées par la perturbation des modèles de températures et de précipitations.
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Les experts agricoles sont de plus en plus nombreux à souligner la nécessité d'un passage à l'agriculture écologique, appelée parfois agroécologie. L'agriculture écologique évite d'utiliser des engrais chimiques; elle leur préfère le compost et le fumier, qui améliorent la fertilité des sols et permettent de mieux retenir l'eau – des atouts quand le climat est chaud et sec.
Et plutôt que la monoculture, l'agroécologie opte pour un paysage agricole diversifié, où les processus naturels sont mis à profit non seulement pour cultiver de la nourriture, mais aussi pour que le sol, l'eau et la biodiversité conservent leur santé, une santé qui fut à l'origine de l'agriculture."