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"L’Histoire est un éternel recommencement. Nous vous livrons ici la Une du Point du samedi 29 juillet 1995. Combo Terrorisme et Internet qui fait peur, bien qu’il s’agisse-là de deux dossiers distincts. Le dossier sur Internet aborde bien entendu toutes les problématiques qui valent encore aujourd’hui à n’importe qui de se proclamer « expert » en cyber n’importe quoi. Et d’être reconnu comme tel. Par exemple, les services secrets sur Internet, la peur d’un Pearl Harbor électronique, l’infowar, la monnaie électronique, Playboy en ligne (notez que l’on est en 1995)."
"Quand on est, comme moi, un vieil activiste désabusé, il y a des lieux et des moments où on s’attend à déposer les armes.
Se reposer l’esprit en assistant à un débat réunissant des gens qui partagent nos idées. Écouter tranquillement sans avoir à repérer les pièges et les non-dits. Lâcher prise.
Et puis, paf le chien.
La question – l’éternelle question quand on parle de défense de la vie privée – était « mais que dire à ceux qui n’ont rien à cacher ? ».
La réponse m’a laissé sur ma faim."
"L’émotion est encore vive après les évènements tragiques de la semaine dernière, mais le mouvement en faveur de la liberté d’expression est déjà menacé d'essoufflement. Aujourd'hui,ce n’est plus la liberté d’expression qu’on assassine, c’est la terreur qu’il faut décimer… même si la liberté d’expression doit en pâtir. Certes, il faudrait être fou pour nier l’horreur de ces 17 assassinats, mais oublier le thème cher à la rédaction de Charlie Hebdo laisse un goût amer."
"Ce qui est bien, dans le nouveau paysage, c’est qu’on a de nouveaux amis. Tous les nouveaux camarades de manif, qu’on s’est faits dimanche. Avec trois millions de potes, il va falloir sérieusement gérer ses amis Facebook."
"Tout le monde est Charlie. Tellement Charlie, que la plupart de ceux qui brandissent leur tout nouveau logo noir n’ont jamais lu Charlie Hebdo. Ne savaient même pas qui y travaillait, y écrivait, y dessinait. C’est bien de devenir quelque chose que l’on ne connaît pas, que l’on ne comprend pas vraiment. De défendre des choses qui vous échappent. Parce que la colère n’a pas lieu d’être dans un seul camp, celui qui défendrait les victimes et s’arrogerait une sorte de blanc-seing contre la tentation d’être… mais quoi au juste ? Ils appellent à la résistance et à la défense de la liberté : mais quelle résistance, quelle liberté ? Résister au lavage de cerveau effectué quotidiennement par les chaînes de télé vendeuses de Coca-Cola ? La liberté de regarder les chaînes que l’on veut, d’aller chez Leclerc plutôt que chez Carrefour, la liberté de dégueuler sa supériorité et son mépris « parce qu’on le vaut bien » ? Plus personne ne lit la presse payante, ou presque. Encore moins quand cette presse est d’opinion. Les journaux crèvent la gueule ouverte, et de nombreux journalistes, satiristes, caricaturistes sont en permanence traînés dans la boue parce que leur voix déplaît aux lucky-luke du clavier. Et d’un seul coup, les Lucky Luke entrent tous en résistance pour la liberté de la presse et la liberté d’expression ?"
"La vie reprend. Les politicailleries aussi. Entre le rétablissement du bagne et le changement de vocabulaire, est déjà venu le jour d’après."
"“Il faut bien entendu un Patriot Act à la française. Il faut une réponse ferme et globale”. Pour Valérie Pécresse, entendue dimanche sur Europe 1, cela ne fait aucun doute : la France doit se doter d’une nouvelle loi anti-terrorisme, dans la veine de celle qui a été votée aux États-Unis quelques semaines après les attentats du 11 septembre. Qu'est exactement cette loi, qui fait encore débat treize ans après son adoption ?"
"Dans un discours prononcé mardi, le premier ministre britannique David Cameron a appelé à bannir toutes les solutions de communication qui permettent à deux personnes d'assurer la confidentialité de leurs échanges."
"Pour Manuel Valls, le premier ministre, les priorités sont claires, au lendemain de la marche qui a rassemblé plus de quatre millions de Français en hommage aux attentats de la semaine dernière et pour la défense de la liberté d'expression : « Comme le prévoit la loi antiterrorisme votée récemment, la priorité, c'est de travailler sur Internet, c'est là qu'une partie de la radicalisation se forme », a-t-il déclaré sur BFM-TV, mentionnant également un « travail sur les prisons ». « La sécurité des Français ne peut pas se discuter. »"
"Terrorisme – C’est encore la faute d’Internet ?
C'est terrible. Après les drames qui ont eu lieu en France ces derniers jours, nos chers politiciens qu'ils soient ou gouvernement ou pas, y vont tous de leur avis et surtout en profitent pour semer encore plus le trouble parmi les Français et récupérer le truc à leur profit.
Tous les prétextes sont bons pour contrôler les populations. Et le terrorisme est un excellent levier pour faire passer tout et n'importe quoi dans la loi.
Claude Guéant, l'ancien ministre de l'Intérieur sous le règne de Sarkozy vient de faire une déclaration à la TV de ce style..."
"Il n'y a qu'une seule manière de perdre la guerre contre le terrorisme. Et c'est celle que nous choisissons de plus en plus."
"Claude Guéant a jugé lundi que des libertés pouvaient être "facilement abandonnées" au nom de la lutte contre le terrorisme, prenant en exemple les dispositifs de lecture automatisée des plaques d'immatriculation, que l'UMP souhaite étendre pour bien d'autres motifs que la lutte contre le terrorisme."
"Depuis vendredi, plusieurs ministres et élus de la majorité ont affirmé qu'il fallait renforcer le contrôle du Web, et notamment des réseaux sociaux, pour y limiter les « contenus appelant à la haine ». Dimanche 11 janvier, dans une déclaration commune, les ministres de l'intérieur de 11 pays, dont Bernard Cazeneuve, ont jugé « indispensable » de renforcer le partenariat avec les opérateurs Internet pour identifier et retirer rapidement les « contenus incitant à la haine et à la terreur »."
Allez, on commence...
"La veille de Noël, le gouvernement a publié le décret d'application de l'article 20 de la loi de programmation militaire votée il y a un an. Ce texte étend, les interceptions de communication sur internet et notamment la collecte des « données de connexion ». Il est critiqué par la CNIL et la CNCIS, la commission chargée de contrôler les interceptions de sûreté."
"Visiblement, la justice américaine n'apprécie pas vraiment le nouveau chiffrement d'Apple qui l'empêche d'avoir accès aux données contenues dans ses appareils. Le Wall Street Journal raconte ainsi cette anecdote datant du 1er octobre."
"Samedi, lors d’un échange organisé par l'École de Journalisme de Sciences Po Paris et le Huffington Post, Fleur Pellerin, ministre de la Culture, a été interrogée sur le blocage des sites « terroristes ». Question simple et directe : cette restriction est-elle un « muselage » de la liberté d’information ?"
"Après l’Assemblée, le Sénat a voté pour le projet de loi sur la lutte contre le terrorisme. Une autorité administrative pourra obtenir le blocage d’un site faisant « l’apologie du terrorisme »."
"Députés et sénateurs ont définitivement adopté le projet de loi de lutte contre le terrorisme présenté en urgence par le gouvernement et encore durci par les parlementaires. Il prévoit le blocage administratif des sites internet faisant « l’apologie du terrorisme » ou encore sanctionne la « préparation » d'un attentat sur internet."
"Le Sénat a confirmé mardi l'adoption définitive du projet de loi de lutter contre le terrorisme, qui pourra entrer en vigueur dans les tous prochains jours, après promulgation par François Hollande."
"Pour sa première prise de parole publique, le nouveau directeur du Government Communications Headquarters (GCHQ), la puissante agence d'interception des communications britannique, s'en prend de manière virulente aux géants du Web.
« Ils sont devenus le centre de commandement préféré des terroristes et des criminels », assène Robert Hannigan dans une tribune au Financial Times. « Pour ceux qui, comme nous, avons affaire au côté le plus déprimant de ce que font les humains sur Internet, il semble que parfois les grandes entreprises sont dans le déni de ce qui y est fait », poursuit le nouveau patron du GCHQ, nommé au printemps dernier."