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"Attention, les pigeons débarquent ! Les hébergeurs OVH et Gandi n’aiment pas (non plus) le projet de loi sur le renseignement actuellement en examen à l’Assemblée nationale. En cause, la "boite noire" que le texte les obligera à installer pour détecter de potentiels comportements suspects. Pour s’y opposer, l’industrie du numérique lance même un mouvement : "Ni Pigeons, Ni Espion". Et leurs arguments portent principalement sur un terrain bien différent des libertés individuelles : ils mettent en avant la menace économique que représenterait la loi… et menacent de délocaliser. Ils devraient être reçus demain par le gouvernement."
"Maintenant, les choses sérieuses commencent. Avec la mobilisation montante contre le projet de loi renseignement des poids lourds économiques du Net (on vous le raconte ici), le gouvernement pourrait bien commencer vraiment à vaciller.
Tant qu’il ne s’agissait que de la Quadrature du Net et d’une poignée de journalistes spécialisés, on pouvait les laisser s’égosiller sur Twitter. Mais les patrons des pépites françaises, c’est autre chose, c’est du sérieux, de la croissance, des emplois. Qu’ils menacent de se délocaliser, aucun gouvernement digne de ce nom ne peut y rester indifférent. D’ailleurs, les ministres Axelle Lemaire et Emmanuel Macron se sont précipités pour recevoir les hébergeurs en révolte (la réunion devrait se dérouler ce mercredi)."
"Le chef de l’État tenterait-il d’amadouer les opposants au projet de loi sur le renseignement, qui ne baissent pas les bras à un peu moins de trois semaines du vote solennel devant l’Assemblée nationale ? Hier, François Hollande a en effet annoncé qu’il saisirait lui-même le Conseil constitutionnel avant la promulgation du texte. Un geste politique risqué, mais qui permet à l'exécutif de montrer qu'il est capable de mettre un peu d'eau dans son vin."
"Après le vote de l’ensemble des articles du projet de loi sur le renseignement, deux hébergeurs annoncent leur déménagement hors de nos frontières. Du côté de Gandi, le choix a été fait d’expliquer le mécanisme des « boites noires », graphisme à l’appui. Seulement, quelques subtilités apparaissent sur les écrans..."
"Sur son site, le gouvernement a décidé de déchiffrer le vrai du faux dans le projet de loi sur le renseignement. L’enjeu ? Casser l’opposition (bruyante) contre ce texte de surveillance et expliquer au plus grand nombre ses bienfaits. Au lendemain des premiers débats, voilà quelques précisions de rigueur aidées des 11 points de l'argumentaire."
"Il existe actuellement une vraie bataille entre les grandes entreprises technologiques et les forces de l’ordre aux États-Unis autour du chiffrement des données. Les unes veulent garder leurs clients en chiffrant tout de manière croissante, tandis que les autres veulent pouvoir mener leurs enquêtes. C’est dans ce contexte que la NSA compte proposer une solution originale : créer des morceaux de clés qui, une fois réunis, permettraient de déverrouiller un appareil."
"Pour tenter d’éteindre une partie des critiques de Reporters sans frontières, du Syndicat de la magistrature et bien d’autres, le gouvernement a déposé en dernière minute un amendement visant à protéger certaines professions « sensibles »."
"On a beau chercher sur son site, la Fédération Française des Télécoms conserve un silence poli sur le projet de loi sur le renseignement. Stéphane Richard, le patron d'Orange, s’est cependant inquiété des versants techniques du texte, puisqu’il autorise expressément une intervention directe sur les infrastructures des fournisseurs d'accès, notamment."
"Alors que le projet de loi sur le renseignement s’apprête à être discuté en séance publique par les députés, le Syndicat de la magistrature et la « Commission numérique » de l’Assemblée nationale viennent de rendre deux avis pour le moins inquiétants à l’égard du texte élaboré par l’exécutif. Tour d’horizon."
" Mardi, Numerama rapportait que le ministre de l'intérieur Bernard Cazeneuve avait déclaré à l'Assemblée Nationale que le droit à la vie privée n'était pas une liberté, et qu'il mettait quiconque au défi de trouver une disposition attentatoire aux libertés dans le projet de loi Renseignement. La déclaration a de quoi faire hurler tout juriste (et elle en fait hurler certains), puisque le droit international comme le droit constitutionnel français sont très clairs sur le fait que la vie privée est bien une liberté fondamentale, qui doit être protégée en tant que telle. "
"Pendant que vous dormiez hier soir, discrètement, 30 députés ont décidé pour nous, que ce serait bien que TOUT ce qu'on fait sur le net soit surveillé. (25 ont voté pour / 5 ont voté contre)
Je vous passe toutes les subtilités, mais en gros, on va avoir le droit aux boites noires. Cazeneuve a utilisé tout ce qu'il connait de la langue de bois pour dire que "non ce n'est pas de la surveillance de masse" mais faut pas être un génie pour comprendre que si on fait passer TOUT le trafic Internet des Français dans des boites noires, c'est de la surveillance de masse. Le Bernard était tellement acharné hier soir, que je me suis dit qu'il voulait probablement cette loi pour l'utiliser à titre personnel.
Ah et scoop relevé par Numérama, la vie privée n'est pas une liberté. Donc, les Français ne verront pas d'objection à ce qu'on la retire ? N'est-ce pas ?"
"Le projet de loi relatif au renseignement, dont le vote final est prévu le 5 mai, instaure une surveillance généralisée de la population, sans contrôles efficaces ni contre-pouvoirs forts. Comme l’ensemble des défenseurs des libertés, des associations et professions concernées, des autorités administratives impliquées, des acteurs de la révolution numérique, Mediapart dit non à cette loi scélérate. Et vous donne rendez-vous en ligne lundi 4 mai pour une journée de mobilisation."
" Vous est-il déjà arrivé de commencer à rédiger un message sur Facebook et finalement de renoncer à le publier ? Le contraire serait étonnant. Mais techniquement parlant, rien n'empêche le réseau social d'enregistrer absolument tout ce que vous vous apprêtez à dire, mais que vous n'avez jamais publié. Comme le rapporte le consultant Príomh Ó hÚigínn, Facebook utilise un code javascript qui envoie vers ses serveurs tout ce que l'utilisateur est en train de saisir comme nouveau "statut", sans attendre que l'internaute ait validé."
"Microsoft n’activera plus par défaut la fonction Do Not Track au sein d’Internet Explorer et Spartan sur les nouvelles machines ou lors d’une mise à jour. Un choix important mais qui arrive bien tard, tant le support du DNT apparaît mince après une gestation laborieuse au sein du W3C."
"Après avoir examiné le projet de loi sur le renseignement, déposé à l’Assemblée nationale par le gouvernement, passons au texte issu de la commission des lois. Plusieurs passages, d’intérêt parfois très important, ont été modifiés à cette occasion. Voilà donc un long exposé enrichi et réactualisé à l'aide des principales modifications."
"Il y a d'abord eu les smartphones, puis les bracelets et les montres connectées. Il y aura bientôt les voitures. A terme, 80 milliards d'objets connectés devraient être en circulation en 2020, selon les prospections du cabinet IDATE, partagées ce mardi 7 avril en ouverture du premier salon professionnel consacré à l'Internet des objets, le SIdO, à Lyon.
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« On va vers des assistants personnels de type GPS de vie, qui vous donnent des conseils d'orientation en fonction de vos besoins et de vos envies, et qui vous disent : voilà ce que vous avez intérêt à faire », estime Philipe Hoguin, directeur innovation pour l'entreprise d'informatique Hardis. « Le but ultime, précise le responsable du développement des futurs réseaux au sein de la Commission européenne, Mario Campolargo, c'est d'arriver à une connectivité entre les humains et les objets »"
"La tyrannie est toujours multiforme, et l’histoire ancienne ou plus récente est là pour nous le démontrer. Les récentes révélations du Figaro analysées par Reflets, si elles se révèlent exactes, sont un signal excessivement inquiétant de l’état du système politique et social dans lequel nous sommes désormais entrés. Pour bien comprendre ce que signifierait la mise en place des « boites noires » internet placées chez les FAI — que la majorité socialiste aimerait généraliser pour surveiller des présumés terroristes, un retour en arrière dans l’histoire des régimes autoritaires, policiers, système totalitaires ou sociétés dictatoriales est nécessaire. Non pas pour faire un amalgame, mais pour bien établir l’impossibilité quasi historique, pour les responsables politiques français, de mettre en place ces outils. Ni plus, ni moins."
"Comment fonctionneront les boîtes noires que l'Etat veut imposer sur les serveurs des fournisseurs d'accès à internet et des grands éditeurs de services en ligne, pour détecter les apprentis-terroristes ? Auditionnés en commissions, MM. Le Drian et Cazeneuve ont livré quelques bouts d'explications. Peu rassurantes."
"Bernard Cazeneuve maintient un amendement pour le projet de loi sur le renseignement établissant la possibilité de mise sous surveillance des mouvements sociaux [pouvant porter atteinte à la paix sociale].
Cette disposition était déjà présente sous la forme de la « prévention des violences collectives de nature à porter gravement atteinte à la paix publique ».
La question de l’orientation du gouvernement de Manuel Valls en matière de surveillance se pose très gravement aujourd’hui, en termes de libertés publiques et de liberté d’expression. Si ce projet était [selon le gouvernement] — à l’origine — une réponse à la menace terroriste, il semble qu’aujourd’hui, il est avant toute chose un verrouillage politique et social du pays. Cette dérive, clairement établie par le ministre de l’Intérieur, est particulièrement inquiétante. La question est : de qui se méfie le plus le pouvoir politique ? Des terroristes, ou bien de sa propre population et des forces en son sein qui pourraient s’opposer à lui ?"
"« Pêche au chalut » ou « pêche au harpon » ? « Filet dérivant » ou « mailles étroites » ? Nous ne sommes pas à un débat sur les quotas de pêche, mais bien sur celui de l'action des services de renseignement."