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"La secrétaire d'Etat à la famille, Laurence Rossignol, a fait savoir que le Gouvernement était opposé à toute idée visant à obliger les fournisseurs d'accès à internet (FAI) à bloquer les sites pornographiques par défaut, pour éviter que les enfants n'y accèdent. Le modèle britannique n'est pas un modèle à suivre."
"Edward Snowden a adressé plusieurs critiques à l'encontre de la Russie, dont la politique concernant Internet tend vers plus de surveillance et plus de censure, à l'occasion de la remise d'un prix l'honorant de son action en faveur de la liberté d'expression."
" La fondation Wikimedia qui édite l'encyclopédie libre refuse de céder aux demandes de censure de contenus interdits en Russie, et prend le risque de devenir inaccessible pour les internautes russes, si les menaces de blocage sont mises à exécution."
"Google et de manière plus générale les grands services de l’Internet sont en train de prendre, sans qu’on s’en rende compte, la place de l’État, des États, dans la gestion quotidienne de nos droits et libertés. Cette évolution quasiment invisible s’est faite avec l’assentiment tacite des citoyens-internautes-clients, et avec la complicité aveugle des gouvernements qui, par manque de vision politique, ont cédé chaque jour davantage de terrain en croyant y trouver leur intérêt. Si, en moins de vingt ans, une entreprise comme Google a pu prendre une place aussi gigantesque dans le cœur même des usages et des infrastructures numériques, c’est qu’elle a su maîtriser son développement sur tous les fronts.
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Le devoir des citoyens et des politiques est de voir plus loin. De choisir et de dessiner la société qu’ils veulent. De ne pas penser la Loi en réaction aux mastodontes de l’Internet, ou au contraire en leur cédant tout, mais en pensant à l’intérêt général, et d’abord à celui des citoyens.
Nos libertés fondamentales sont fragiles. Elles étaient fragiles hier, mais davantage cloisonnées entre espace public, espace privé, espace économique, espace politique. Aujourd’hui tout se retrouve sur Internet et les espaces se rejoignent et s’entremêlent intimement. Il est d’autant plus important de mesurer ces évolutions et de légiférer intelligemment. Économie et libertés, politique et vie privée sont imbriquées comme elles ne l’ont sans doute jamais été dans l’Histoire.
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Internet a donné la possibilité à chacun de faire entendre sa voix. Qu’en ferons-nous ? "
"Entre la mise en place de règles sur Reddit, les limites imposées chez Gawker et la centralisation des informations sur les réseaux sociaux, certains trouvent que le Web perd son identité."
"David Cameron a appelé les géants du web à faire preuve de la même détermination à lutter contre les discours radicaux conduisant à l'islamisme que contre la pédophilie, reprochant aux entreprises leur passivité."
"Nous sommes pleinement conscients des menaces que les nouvelles formes de terrorisme font peser sur nos espaces démocratiques. La loi relative au renseignement adoptée récemment par le parlement français entend être la réponse la plus appropriée à ces menaces. Nous nous inquiétons toutefois très vivement d’un certain nombre de points inhérents à cette loi qui touchent, non seulement au respect des libertés individuelles, mais au sens que nous entendons conférer à la construction du vivre ensemble.
Making of
Une trentaine de chercheurs, anthropologues, philosophes, sociologues, se dressent contre la loi sur le renseignement. Et appellent le Conseil constitutionnel, aujourd’hui saisi du texte, à faire de même.
Une version remaniée de cette tribune a été publiée dimanche dans les pages du Monde. Regrettant certaines coupes et modifications, les auteurs ont décidé de publier l’intégralité de leur article sur Rue89. Andréa Fradin
Dans la loi en question, un régime d’exception se profile assez nettement. Ce régime vise en effet à légaliser des moyens exceptionnels de surveillance en les faisant accepter par l’opinion publique, en rendant de ce fait acceptable la possibilité de capturer toutes les données personnelles des citoyens, en instaurant par là un régime de suspicion généralisée.
La confiance, qui est pourtant une dimension essentielle à toute coexistence, à tout échange, se verrait de la sorte explicitement bafouée. Le régime dominant serait celui d’une défiance qui ne serait plus simplement destinée à lutter contre le terrorisme, puisqu’il s’agit – selon le texte de la loi – de prévenir « des atteintes à la forme républicaine des institutions » ou des « violences collectives de nature à porter atteinte à la sécurité nationale »."
"La récente suggestion du député Jean-Jacques Candelier, visant à bloquer les sites pornographiques par défaut n’est pas une idée neuve. Voilà une dizaine d’années déjà, pareille mesure avait déjà été envisagée jusqu’aux portes de l’Assemblée nationale, non sans susciter une pluie de critiques."
"Un sondage commandé par l'Ordre des avocats de Paris et réalisé par l'institut CSA montre que les Français sont très majoritairement hostiles à l'utilisation de nombreuses mesures prévues par la loi Renseignement, y compris dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. "
"Europol a annoncé au début du mois le déploiement d'une nouvelle unité qui traquera sur internet les contenus "de propagande terroriste" ou "d'extrémisme violent", et qui les signalera de gré à gré aux plateformes pour qu'elles les suppriment immédiatement. Sans ordre judiciaire ou administratif, et même lorsque le contenu en cause ne viole pas la loi."
"À quelques jours de son adoption définitive, un amendement a été introduit en catimini au projet de loi relatif au renseignement. Il autorise les services secrets à espionner sans aucun contrôle tout individu qui ne soit pas « un Français ou une personne résidant habituellement sur le territoire français ». Face aux protestations, le gouvernement annonce sa suppression. Entre-temps, démonstration a été faite d’un pouvoir soumis aux passions antidémocratiques de l’État profond."
"Pour Edwy Plenel, le projet de loi sur le renseignement est le fruit d'un "coup d'État à froid" opéré par les services et plus globalement par "l'État profond", avec la complicité du gouvernement et des parlementaires. Plus qu'une mauvaise loi, c'est une crise démocratique."
"Le ministre de l'intérieur affirme que le Conseil constitutionnel a validé le principe du blocage des sites sur simple ordre administratif, sans remettre dans son contexte la jurisprudence qu'il cite. Or le contexte est essentiel."
"Verra-t-on se multiplier d'ici fin 2016 un bouton standardisé pour signaler les contenus illicites ou choquants, fourni par une API de l'Etat ? C'est semble-t-il l'idée du gouvernement..."
"Laure de La Raudière, députée LR (Les Républicains) d’Eure-et-Loir, est une élue atypique. Membre du parti de Nicolas Sarkozy, elle souhaite « un homme neuf pour la droite », en l’occurrence Bruno Le Maire. Et, contrairement à son groupe, elle a voté contre la loi sur le renseignement qui « pourrait satisfaire un pouvoir totalitaire »."
"Mardi, lors des questions au gouvernement, le Premier ministre Manuel Valls a répété qu'internet était la priorité du gouvernement dans la lutte contre le terrorisme. Mais il n'y aura pas de nouvelle loi, dans l'immédiat."
"Estimant désormais qu'ils étaient "offensants" pour les Noirs américains, Apple a retiré de son App Store les jeux vidéo qui affichaient le drapeau des Etats confédérés d'Amérique, qui a existé entre 1861 et 1965, lors de la guerre de sécession. Y compris les jeux historiques."
"Le blocage administratif des sites racistes et antisémites, envisagé un temps par Christiane Taubira, ne sera pas au programme du projet de loi numérique d’Axelle Lemaire. La secrétaire d’État au Numérique, qui devrait dévoiler son texte avant la fin du mois, nous a confié ne pas être favorable à un tel dispositif."
La presse en ligne peut être tenue de retirer immédiatement des commentaires illicites - Next INpact
"Historique, regrettable, censure… Les qualificatifs ne manquent pas après l’arrêt rendu hier par la Grande chambre de la Cour européenne des droits de l’homme. Celle-ci estime qu’un site de presse peut avoir à supprimer les commentaires injurieux sans attendre d’être alertée, ni que ce coup de ciseau soit qualifié d’atteinte à la liberté d’expression."
"Lancer une procédure CADA pour obtenir communication de la décision de retrait d’un tweet. C’est stupide. Mais nous l’avons tout de même fait à l’encontre du ministère de la Culture, lequel n’a pas assumé son hommage au roman de 1984 sur le réseau social, en plein vote du projet de loi Renseignement."