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L’élimination du CO2 de notre atmosphère va nous sauver du réchauffement climatique. Ils sont de plus en plus nombreux à nous le promettre. Mais en nous sauvant du réchauffement — et il est loin d'être acquis qu'elle y arrive réellement… —, la technique pourrait menacer notre sécurité alimentaire et causer des dommages irréversibles aux écosystèmes, nous préviennent aujourd’hui des chercheurs.
Présentés comme des modèles de capture du CO2, les sites de stockage de carbone à Sleipner et Snøhvit, en Norvège, ne se sont pourtant jamais comportés comme prévu, révèle un rapport technique.
Compenser son empreinte carbone par un projet séquestration ou de réduction d'émissions est-il une bonne idée ? Les critiques sur la compensation se multiplient, surtout quand il s'agit de projets liés à la reforestation.
Comment rester sous le seuil des 1,5°C de réchauffement ? Le dernier rapport du Giec préconise de retirer du carbone de l’atmosphère et envisage le déploiement de technologies dites "à émissions négatives". En clair : nous pouvons continuer à émettre du CO2, les technologies de demain règleront le problème. Or, la concrétisation de ces technologies est plus qu’hypothétique, et leurs effets pourraient être dangereux pour les générations futures, explique Kévin Jean, de l’association Sciences Citoyennes dans cette tribune.
Une équipe internationale montre dans Nature Communications que certaines technologies de séquestration carbone, si elles sont mal utilisées à trop large échelle, pourraient amplifier le réchauffement climatique au lieu de l'atténuer.
"Une série de petits séismes près de Snyder, au Texas, entre 2006 et 2011 ont été liés à des injections dans le sous-sol de champs pétrolifères d'importants volumes de dioxyde de carbone (CO2), selon une recherche publiée lundi 4 novembre dans les comptes rendus de l'Académie américaine des sciences (Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America, PNAS). C'est la première fois qu'un lien est établi entre de telles injections et des tremblements de terre d'une magnitude supérieure à trois sur l'échelle de Richter, soulignent les chercheurs."
"Séquestrer de gros volumes de dioxyde de carbone (CO2) dans des formations géologiques profondes est l’une des options envisagées pour limiter la concentration de gaz à effet de serre dans l’atmosphère et, ainsi, éviter la surchauffe de la planète. Mais cette solution n’est pas sans risques. Témoin, l’étude publiée, lundi 4 novembre, dans les Comptes rendus de l’Académie des sciences américaine (PNAS). Elle établit un possible lien de cause à effet entre l’injection de gaz dans un champ pétrolifère texan et le déclenchement de secousses sismiques de relativement forte magnitude."
"Dans son étude "The window for thermal coal investment is closing" (1) consacrée au marché du charbon et publiée le 24 juillet 2013, Goldman Sachs explique que la rentabilité des investissements dans le charbon ne sera bientôt plus assurée. Trois raisons : les réglementations sur les émissions de CO2, une forte compétition avec le gaz et les énergies renouvelables, et les améliorations en matière d'efficacité énergétique (à la fois côté production et côté consommation). Mais surtout, la banque d'investissement laisse peu d'espoir à ceux qui croiraient encore à la baguette magique de la capture et du stockage du carbone (CSC) pour draper de vert la production d'électricité au charbon, l'une des industries les plus polluantes du monde. "
"Des tests ont débuté aux États-Unis pour séquestrer le CO2 durablement dans la terre.
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Reste aussi à examiner les inconvénients de cette technique. Outre la validation du processus, le premier problème qui se pose concerne la capture et l’acheminement du CO2. Les sites d’injection sont bien moins répandus que les aquifères salins.
On réfléchit donc actuellement à un enfouissement offshore. La croute océanique est en effet principalement composée de basalte sous l’eau et les sédiments."
"Transition énergétique oblige, les procédés de capture et de stockage du carbone (CSC) reviennent dans le débat publique. Le principe est en théorie assez simple. Les technologies de CSC consistent à séparer puis à capter le CO2 lors d'un processus industriel, avant, pendant, ou après la combustion de l'énergie fossile, puis à compresser ce CO2 et à l'enfouir sous terre. Les lieux de stockage sont des puits de pétrole ou de gaz vides, ou d'autres réservoirs géologiques naturels supposés étanches (les aquifères salins profonds, les veines de charbon non-exploitables), vers lesquels le CO2 est acheminé via des gazoducs. Reste que la mathématique de la CSC est terrifiante."
"Aujourd'hui, les systèmes de CSC en expérimentation dans l'Union ne sont en effet pas encore parvenus à maîtriser les risques liés au stockage du CO2, gaz corrosif et toxique. Le 20 novembre, une étude de l'Institut national de l'environnement industriel et des risques mettait notamment en évidence la possible "remobilisation de métaux lourds en sous-sol" (arsenic, plomb, zinc, cuivre, uranium...), qui "pourrait présenter un risque pour la santé et l'environnement". Des verrous qui rendent malaisée la mise en service des projets en 2015, comme le demande la Commission."
Ce sera dommage de ne pas jouer encore un peu les apprentis sorciers... Même si les raisons sont avant tout financières...
"Se débarrasser du gaz carbonique, principal agent du réchauffement climatique, en le récupérant dans les fumées des usines et des centrales thermiques, puis en l'enfouissant à des milliers de mètres de profondeur, pour des siècles ou des millénaires. La solution est séduisante sur le papier, mais pas sans danger. C'est ce que montre une étude de l'Institut national de l'environnement industriel et des risques (Ineris), rendue publique mardi 20 novembre. Elle met en évidence la possible "remobilisation de métaux lourds en sous-sol", qui "pourrait présenter un risque pour la santé et l'environnement"."
"Une fracture au nord de Sleipner ? Pour quiconque, c'est du chinois. Mais quand Klaus Wallmann a annoncé sa découverte, dans le centre de conférences de l'île San Servolo, près de Venise, mercredi 19 avril, un frisson de surprise a parcouru la centaine de spécialistes européens de la séquestration du carbone réunis pour leur forum CO2GeoNet."
Et si on arrêtait de jouer aux apprentis sorciers ?