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Malgré l’opposition franche de la France, l’Union européenne adoptera d’ici quelques semaines une directive pensée pour mettre un coup d’arrêt à la précarité des travailleurs des plateformes numériques. Deux ans de bataille âpre et une défaite nette pour Emmanuel Macron.
La firme utiliserait pas moins de cinquante sociétés-écrans néerlandaises pour esquiver les impôts.
Objet d'une campagne de propagande qui a coûté plus de 200 millions de dollars, l’électorat californien a adopté la « Proposition 22 » soutenue par Uber et Lyft, excluant définitivement les travailleurs des « plates-formes » en ligne de la protection du travail.
Une cour d'appel californienne a estimé jeudi qu'Uber et Lyft ont bien enfreint la loi de l'État qui veut les contraindre à requalifier leurs chauffeurs en employés, mais les deux entreprises ont un sursis jusqu'à ce que les électeurs aient voté sur leur proposition alternative le 3 novembre.
Réponses directes à l’uberisation, les plateformes coopératives, propriétés de leurs utilisateurs, respectueuses des travailleurs et des données personnelles, peinent encore à se faire connaître pour rencontrer une large audience. Décryptage d’un modèle qui commence tout juste à émerger.
La réplique californienne du RGPD ne convient pas à certaines entreprises de la Silicon Valley. Parmi les GAFAM, seul Apple ne s’est pas opposé au « Privacy Act ». Les autres disent s’inquiéter pour la prospérité de leurs activités.
Ross Douglas, fondateur du salon Autonomy, livre une vision empreinte d'optimisme mais nuancée de messages d'avertissement quant à la mobilité de demain.
"Le Conseil constitutionnel a refusé d'invalider la disposition de la loi Thévenoud du 1er novembre 2014, qui réserve le transport de particuliers à titre onéreux aux seuls taxis et VTC professionnels."
"Pendant qu’Uber devient un thème central de la campagne présidentielle américaine, le sujet semble avoir faibli en France depuis l’auto-suspension d’UberPop par sa maison-mère.
Finie, la dynamique Uber ? Au contraire, le pari est presque gagné pour la start-up californienne : refusant d’être considérée comme une entreprise de transports, elle est sur le point de parvenir à être reconnue comme une simple plateforme de l’économie numérique, au même titre qu’Airbnb notamment."
"Des cartes Google Maps aux voitures sans pilote, en passant par Android Auto, son logiciel pour tableau de bord, cela fait un moment déjà que Google s’intéresse de près à tout ce qui touche à la route et au transport. Le géant de l’Internet, dont la filiale de capital-risque Google Ventures a investi environ 200 millions de dollars dans Uber, a annoncé tester en Israël un service de covoiturage, qui s’appuie sur Waze, son appli d’info trafic et de navigation communautaire (au départ israélienne, qu’il a rachetée 1 milliard de dollars il y a deux ans)."
"Lorsque taxis, VTC ou prestataires UberPOP se font la guerre, Uber regarde ceux qui s'affrontent comme autant de proies qu'il entend abattre les unes après les autres. Plus qu'un conflit entre des professionnels, c'est un symptôme d'une société malade, qui doit choisir sa voie. Le capitalisme décomplexé qui fait de certaines plateformes les nouveaux seigneurs d'un monde féodal moderne, ou un autre modèle de société à inventer, en restant uni ?
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Il est plus facile que jamais de mettre la planète entière en concurrence, et de trouver des travailleurs pauvres qui accepteront toujours de travailler pour moins cher encore que le travailleur pauvre voisin, et puisque le droit du travail est un obstacle, il est même possible désormais de convaincre des travailleurs de s'inscrire avec le sourire sur des plateformes pour y proposer leur travail sans avoir à signer de contrat de travail.
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Que fait Uber des 2 milliards de dollars de recettes (20 % de commission) qu'il prélève sur les courses de ses chauffeurs ? Des sommes colossales sont immédiatement réinvesties pour mettre au chômage ceux qui les génèrent aujourd'hui, et ainsi permettre à Uber de ne plus prendre 20 % d'une course, mais 100 %."
"Direz-vous un jour «je prends un Google» comme vous dites «je prends un Uber»? D’après Bloomberg, Google serait sur le point de lancer son propre service de taxi. La nouvelle est une surprise, puisque le géant de l’internet a investit 258 millions de dollars dans Uber en 2013 et siège même au conseil d’administration de la société de VTC."
"Dans le futur proche imaginé par l'économiste Tyler Cowen, les technologies permettront aux usagers de noter des services, mais l'inverse sera possible... Autant le dire tout de suite: tout le monde ne sera pas premier de la classe."
"Si les conflits ont de tout temps émaillé l'histoire d'Internet, les rapports de force entre les géants du Net et les « autres » n'ont jamais été aussi importants qu'aujourd'hui. Il faut dire que l'ancien monde a non seulement du mal à s'adapter, mais il est surtout désormais plus faible financièrement. Les années à venir pourraient ainsi voir des défaites cuisantes pour certaines parties."