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"Certains pensent que Reflets fait une fixette sur le Deep Packet Inspection, cette technologie permettant de mettre sur écoute tout un pays d’un coup de baguette magique et que le France vend si bien à des dictatures et des Etats policiers. C’est possible. Mais il y a une raison à cela. Amesys a bêta-testé son outil en Libye. Qosmos aurait bien voulu le faire en Syrie. Les deux entreprises ont développé leurs outils avec les fonds récoltés sur la vente à la Libye et la Syrie, respectivement. Et en France ? Ah, en France, c’est différent mon bon Reflets. Détends-toi, nous sommes une démocratie et les écoutes sont encadrées. Il y a la Commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité (CNCIS), tant vantée par le député PS du Finistère et président de la Commission des Lois, Jean-Jacques Urvoas. Il faut le redire, et Jean-Jacques Urvoas n’a eu de cesse de le répéter au moment du vote de la Loi de programmation militaire, ici, dans le pays des Droits de l’Homme, il n’y a pas de Big Brother. C’est une rumeur, affirmait un peu partout le député."
"Si les activités de Qosmos ont été dévoilées à l’occasion d’un contrat avec la Syrie, le leader français du DPI a bien d’autres clients peu scrupuleux du respect des Droits de l’Homme et travaillant, par exemple, avec l’Iran ou Barheïn. Pour ce troisième volet de notre enquête, Mediapart et Reflets ont notamment eu accès au “Protobook” de la société, c’est-à-dire le catalogue listant toutes les options d’interception proposées à ses clients."
"A quoi peuvent bien servir les grandes oreilles de la NSA si elles sont celles d’un malentendant ? Tout comme la vidéo-surveillance peine à démontrer son efficacité, le vaste système d’écoute massive de la planète par les barbouzes américaines ne permet pas de contrer les actions terroristes. Premier point et non des moindres, la NSA elle-même reconnaît (devant les représentants américains) que son machin a -au mieux- permis d’éventer deux plans terroristes. Et encore… Mieux, alors que la Suède, limitrophe de la Norvège, semble être un pays largement impliqué dans le scandale PRISM, le système n’a pas vu venir l’auteur de la tuerie d’Utøya et d’Oslo, Anders Behring Breivik, bien qu’il ait largement documenté (plus de 1500 pages) et publié son plan sur Internet.
En juin dernier, alors que le scandale des écoutes massives américaines commençait à prendre son envol, le général Keith Alexander, patron de la NSA, expliquait devant un comité du Sénat que le système avait permis d’éviter « des dizaines » d’attentats terroristes sur le sol américain. A ce stade, il soutenait que le nombre exact était classifié. Peu après, il lâchait le morceau : 54.
Puis, quelques mois plus tard, cuisiné par un représentant américain, il revenait sur ce nombre. Ce sont en fait, 2 attentats qui ont pu être déjoué. Doit-on le croire sur parole ?
De son côté, à la même époque et avant que l’étendue du système ne soit connue, Barack Obama expliquait tout en arborant son sourire ultra-brite habituel : « personne n’écoute les communications téléphoniques des gens » et qualifiait même les premières révélations de « battage médiatique« ."
"Cela fait deux ans que Reflets vous explique sa « théorie abracadabrantesque ». Deux ans qu’on écrit à notre manière, avec une toute petite dose (parce que c’est plus triste que drôle, hein) de lulz (d’où le nom de la théorie) que les Etats peuvent écouter le trafic IP qui circule via les câbles sous-marins. Que la technologie est là, que techniquement, c’est possible. Que c’est très logique puisque la majorité des flux circulent via ces câbles (rendant les Echelon(s) moins intéressants). Deux ans que toute la presse ignore notre théorie.
D’un coup, arrive PRISM."
"Les opérateurs utilisent-ils le DPI en France et, si oui, dans quelles proportions et à quel niveau ? Telle est la question posée par une parlementaire, qui entend faire toute la lumière sur cette activité. Elle demande en outre au gouvernement comment il compte laisser cette pratique très intrusive se développer alors même qu'il souhaite dans le même temps établir un habeas corpus numérique."
"La discussion entre Bluetouff et Aziz Ridouan hier a de quoi laisser pantois. Imaginez un conseiller com’ d’une ministre expliquer sur Twitter que, en gros, l’AmesysGate, on s’en fout. Que parler d’Amesys, c’est… troller. Pas mal pour un gouvernement de gauche.
Les Droits de l’Homme ? On s’en fout.
Les magouilles de l’Etat français avec des terroristes notoires, dont un condamné en France ? On s’en fout. Il faut dire que les trolls de Reflets sont un peu durs d’oreille. Ils ne comprennent pas, ces imbéciles, qu’Amesys n’entre pas dans le domaine de compétences de Fleur Pellerin. Le Deep Packet Inspection (DPI), ça ne la concerne pas.
Oui, mais non."
"Depuis quelques semaines, L’Éthiopie a mis en place un filtrage par Deep Packet Inspection (DPI), ces mesures techniques qui permettent de mieux contrôler le Web en inspectant les paquets de données. Un tour de vis supplémentaire opéré par l’unique FAI du pays, Ethio-Telecom, dirigé par France Télécom, comme le soulèvent nos confrères de La Croix."
Un jour en France peut-être, si nous n'y prenons pas garde...
"Un sondage portant sur la proposition de Nicolas Sarkozy de punir pénalement la visite habituelle de sites web promouvant les idéologies extrémistes révèle le sentiment partagé des Français. Si une majorité considère qu'il faut combattre le terrorisme, la haine et la violence, elle estime dans le même temps qu'une telle disposition pourrait restreindre les libertés individuelles des internautes."
Peut-être les Français sont-ils juste un tout petit peu inquiets quant à leurs libertés individuelles ?
"Chassez le naturel, il revient au galop : un fait divers = une loi (de préférence bien démago et qui répond complètement à côté du problème)
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Sur un plan philosophique, la surveillance générale de la population laisse un sale goût dans la bouche…
Aura-ton le droit de se renseigner sur les groupes terroristes disparus ? La Fraction Armée Rouge, Carlos, Action Directe, ou doit-on considérer que cela doit être rayé de l’Histoire ? On apprend du passé.
Normalement…
Mais il y a ceux qui n’apprennent jamais. Ceux qui ont fait la loi Hadopi et qui continuent à croire que les fichiers par milliers sont la réponse à tout. Ceux qui croient que l’on peut créer une société sans dérives, sans déviants. Lisse. « Propre ». « Civilisée« … Et qu’on se le dise, comme le précisait il y a peu M. Guéant, toutes les « civilisations » ne se valent pas."