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La multinationale multiplie les coups de boutoir contre le prix unique du livre. Les libraires s’y opposent et viennent de remporter une importante victoire sur les frais de transport. Le monde de l’édition, lui, est plus ambigu.
Après l’article sur Les meilleures sources sur l’Environnement et le Climat, la suite logique était de reproduire le même exercice avec une sélection de livres !
Le patron d'Anticor, Jean-Christophe Picard, publie un livre ce mercredi matin. "La Colère et le Courage" évoque le poids colossal de la corruption et de la fraude en France. Elle coûte chaque année à notre pays 200 milliards d'euros.
Dans « Le Bonheur était pour demain », l’ingénieur Philippe Bihouix démolit efficacement les illusions d’une réponse technologique à la crise écologique. Quant à l’économie circulaire, c’est un fourre-tout tout aussi vain. La vraie solution est d’aller vers la sobriété.
Dans Perdre la Terre (Seuil, 2019), le journaliste américain Nathaniel Rich raconte l’incroyable consensus bâti en dix ans par quelques pionniers, qui a failli aboutir à un accord international contraignant en 1989 sur la question climatique. L’échec final, malgré un alignement des astres jamais retrouvé depuis, constitue un accablant témoignage historique et une précieuse leçon pour l’avenir.
Dans son nouveau livre, Le Bonheur était pour demain, Rêveries d'un ingénieur solidaire, (Seuil, avril 2019), Philippe Bihouix met en pièces une série d’utopies technologiques et écocitoyennes persuadées de pouvoir « réparer » ou « sauver la planète ». Et explore des pistes pour une véritable transition écologique, dans un monde et une société apaisés.
Dans une accablante enquête, Nathaniel Rich raconte comment les Etats-Unis, conscients de longue date du changement climatique, ont fait capoter un accord mondial pour limiter les émissions en 1989
L'ouvrage de l'analyste et mathématicienne Cathy O'Neil, publié en 2016 en langue anglaise, vient d'être traduit en français. "Algorithmes, la bombe à retardement" explique en détail l'application concrète des algorithmes d'apprentissage automatique (logiciels "d'intelligence artificielle") dans la société américaine, avec toutes les conséquences qu'ils engendrent. Bienvenue dans l'enfer des machines évaluant les êtres humains.
"Les éditions de La Martinière présentent un ouvrage intitulé Fukushima – Fragments, pour commémorer les 5 ans de la catastrophe nucléaire, survenue sur la côte nord-est de l’île. Le séisme et le tsunami y ont causé la mort de plus de 18 000 personnes. Kosuke Okahara, né en 1980 au Japon, a arpenté pendant quatre ans ces espaces désertés. Il a photographié, au rythme de son compteur Geiger, la désolation des paysages et des habitants : « Je recueillais des fragments d’individus, de ruines, de paysages, des petites scènes étranges et quelques instants de beauté qui subsistaient au milieu même de la désolation (…). La seule chose que je puisse faire est de laisser ces images aux générations futures, pour qu’elles tirent un enseignement de l’histoire et tentent de comprendre ce que cette catastrophe signifie réellement », écrit-il dans la préface du livre."
"Bolloré n'est pas dans son oreillette. Invitée de France inter, l'animatrice du Grand Journal version Bolloré, Maïtena Biraben, a répondu, pour la première fois, à toutes les critiques dont elle fait l'objet. Elle s'est défendue d'être sous les ordres de son principal actionnaire : "Au mieux, j'ai Vincent Bolloré dans mon oreillette. Au pire, je n'ai plus de cerveau (...) Vincent Bolloré ne m'a jamais appelé pour me demander quoi que ce soit pour cette émission, il n'a jamais appelé les producteurs pour leur demander quoi que ce soit, il n'intervient pas dans l'éditorial", explique l'animatrice, visiblement agacée."
"La promo d'un livre critique sur Bolloré dans le Grand Journal ? Ça a presque failli se faire. Dans une interview à Télérama, Fabrice Arfi (Mediapart) explique comment il a été décommandé de l'émission de Canal+ alors qu'il était censé faire la promotion du livre Informer n'est pas un délit. "Le Grand Journal nous a appelé très tôt pour qu’on fasse chez eux notre première télé avec Paul Moreira [qui a co-dirigé le livre]. Ils m’ont même demandé de participer au numéro zéro de la nouvelle formule, le vendredi 4 septembre. Mais quelques heures avant, on m’appelle pour annuler, tout en confirmant notre venue pour la sortie du livre, le 30 septembre. La semaine suivante, notre éditeur reçoit un coup de fil de la rédaction en chef de l’émission pour dire que, finalement, rien ne sera fait sur le livre", raconte Arfi."
Se prêter des livres entre particuliers, une fraude pour l'industrie du livre - Les univers du livre
"Les fondateurs de Booxup, application de partage de livres papier, ne s'attendaient certainement pas à une telle visite. Leur application permet d'enregistrer sa bibliothèque personnelle et de consulter celle des autres utilisateurs : dès lors qu'un titre intéresse, il suffit d'entrer en contact avec l'utilisateur, et de le rencontrer pour un éventuel emprunt. Un inspecteur de la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes s'est présenté à la porte du bureau, et pas pour emprunter un livre..."
"Lire un bouquin, l’aimer, le filer à des proches pour qu’ils en profitent aussi : la pratique est si banale qu’on la remarque à peine. Pourtant, elle irriterait de plus en plus certains professionnels du livre, qui aimeraient bien tirer profit de ce genre d’échange informel, qui a, en plus, le vilain défaut de s’amplifier avec Internet."
"Assembler une voiture écologique et peu polluante dans une micro-fabrique au coin de la rue, science-fiction ? Que nenni. La société Wikispeed le réalise depuis la côte ouest des États-Unis à Seattle. Grâce à une communauté de contributeurs particulièrement active, elle propose des véhicules à la vente pour quelques milliers de dollars. Construire l’objet le plus emblématique de la révolution industrielle sans grandes usines ni milliers d’ouvriers, voilà bien une rupture majeure. Et nous n’en sommes qu’au début. Le levier ? La collaboration, les échanges, le partage, ce que les Anglo-Saxons résument par le peer-to-peer (P2P), le pair-à-pair en français."
"C'est un titre qui peut paraître ambitieux voire exagéré : dans son nouvel ouvrage, Michel Bauwens propose ni plus ni moins que de « Sauver le monde ». De quoi faire « ricaner les sceptiques de tout genre », reconnaît dans la préface le philosophe Bernard Stiegler. Pourtant, les thèses avancées par Michel Bauwens, théoricien de l’économie collaborative, s'inscrivent dans un horizon sombre : au cours des vingt prochaines années, l'automatisation pourrait provoquer le déclin de la société fondée sur le salariat, et nombre d'emplois risquent de disparaître. D'après une étude publiée dans la revue Nature Climate Change, plus de la moitié des plantes terrestres courantes et environ un tiers des animaux diminueront de moitié d’ici à 2080 à cause du changement climatique si les émissions de gaz à effet de serre continuent à augmenter au rythme actuel."
" Le peer-to-peer ne se limite pas à l’échange de fichiers entre ordinateurs. Il permet à des individus de créer, entre égaux, de la valeur, c’est-à-dire des biens communs, immatériels mais aussi matériels. Un modèle vertueux, qui pourrait effectivement s’imposer dans une économie post-capitaliste, à condition néanmoins de régler la question de la rémunération des contributions. Mais de là à "Sauver le monde", comme le promet le titre du livre de Michel Bauwens, fondateur de la Fondation P2P… À voir. "
"Le chef historique de la deuxième gauche vient de publier un livre, son meilleur selon Jacques Julliard, très critique envers le capitalisme d'aujourd'hui, qualifié de "capitalisme criminel". La financiarisation de toute l'activité économique se traduit par une "spéculation effrénée" pour laquelle Rocard ne craint pas d'employer les mots de "fraude", "vol" et "crime". La solution pour y faire face ? Un réformisme radical."
"Le peer-to-peer, ce modèle de partage de fichiers informatiques, peut-il constituer une alternative au capitalisme ? Pour le théoricien belge Michel Bauwens, la production entre pairs et produsers, contraction de « producteur » et de « user », ouvre des pistes pour une transition économique et sociale radicale. Entretien vidéo long format."
"Dans « La dette cachée de l’économie », Eric De Ruest et Renaud Duterme proposent trois voies pour mettre un terme à la dette écologique grandissante, source de catastrophes environnementales et sociales. Entretien.
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L’expansion européenne, depuis Christophe Colomb, a été en grande partie motivée par l’exploitation des ressources du Sud. Pour maintenir l’accès aux ressources après la décolonisation, l’occident a établi un colonialisme financier, ce qu’Eric de Ruest et moi appelons le « système dette ». Aujourd’hui, le remboursement des dettes des pays du Sud passe systématiquement par l’accaparement des terres, la destruction des forêts ou l’exploitation des ressources naturelles.
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Ce système se déploie aussi en Europe, puisque la troïka incite la Grèce à entreprendre des forages pétroliers en mer pour rembourser sa dette. C’est le mécanisme connu la plupart des pays du Sud ces dernières décennies. Il est donc fondamental de lutter contre une dette financière dont le remboursement impose de sacrifier l’environnement.
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Il faut abandonner un système centralisé et verrouillé par des professionnels de la politique fréquentant les mêmes cercles, les mêmes clubs économiques. Les citoyens n’en peuvent plus d’être non représentés par une "élite" qui a cadenassé le monde politique et applique systématiquement les mêmes politiques. Ce sont les relais d’une oligarchie, du 1 % qui détruit la planète.
"La traduction du livre de l'économiste français Thomas Piketty, Le Capital au XXIe siècle figure en 16e position dans la liste des meilleurs ventes du New York Times.
L'économiste français séduit les Américains. Le livre de Thomas Piketty (invité de notre émission, ici) sorti en français en 2013, connait le succès aux USA, en dépit (ou grâce à ?) ses 700 pages. Il est en rupture de stock sur le site Amazon, bien que sa version numérique soit, elle, toujours disponible. Il faut dire que la critique l'a globalement encensé.
"Le nouveau livre de Thomas Piketty, Capital in the Twenty-First Century, a été présenté par un journal français comme un buldozer politique et théorique, il met en cause l'orthodoxie de la droite et de la gauche en estimant que l'augmentation des inégalités est une conséquence inévitable du capitalisme et de la liberté du marché." écrivait le 28 janvier dernier un chroniqueur du New York Times
"Et il ne s'arrête pas là. Il ajoute que les forces inhérentes au capitalisme menacent les sociétés démocratiques" ajoute le New York Times.
Dans un autre article du New York Times, le 23 mars, Paul Krugman considère que "cet ouvrage est le plus important livre économique de l'année et peut-être de la décennie""