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Pour fêter 2020, Marianne a interrogé différentes personnalités sur la décennie à venir. Voici l’entretien avec Jean-Marc Jancovici sur les risques écologiques majeurs et les défis liés à notre surconsommation d'énergie dans la décennie à venir.
Dans cette tribune, François Ruffin rappelle l’enjeu de la bataille des retraites : réduire la place du travail dans nos vies. Et comment ce projet d’émancipation est éminemment écologique.
Réduire nos consommations, devenir "écoresponsable", ne suffira pas. Partout dans le monde, les partisans de la décroissance prônent une révision bien plus radicale des modes de production, des rapports sociaux, de l'échelle des besoins.
Les énergies renouvelables, et notamment le solaire photovoltaïque, connaissent des progrès technologiques et un essor fulgurants. Sans pour autant remplacer réellement les énergies fossiles. Car l'efficacité historique de celles-ci semble inégalable et apprendre à s’en passer nécessitera peut-être plus qu’une transition.
Pour l'astrophysicien Aurélien Barrau, une "révolution écologique" est indispensable. Et il y a urgence. Voilà pourquoi…
Nombre de jeunes militants pensent que l’effondrement adviendra de leur vivant. De cette peur à la fois concrète et métaphysique, ils tirent de quoi se mobiliser. Le chercheur en science politique Luc Semal l’a observé en étudiant deux mouvements écologistes.
UrgenceClimat. L’économiste de formation et théoricien de la décroissance prône d’entamer un sevrage à notre toxicodépendance à la consommation, passant par une rupture radicale, un changement de civilisation.
Croissance verte ou décroissance ? L’économie peut-elle passer d’un modèle dégénératif à un modèle régénératif ? Les taxes peuvent-elles vraiment changer les comportements ? Autant de questions auxquelles Kate Raworth apporte de passionnantes réponses dans son ouvrage La théorie du donut, paru le 15 novembre aux éditions Plon. Nous avons rencontré cette économiste britannique qui dénonce les dogmes qui façonnent nos politiques en se drapant dans une légitimité scientifique que l'on peut remettre en question. Elle propose surtout une nouvelle vision qui replace l’économie au coeur du vivant et tente de remplacer l’obsession du PIB par un indicateur bien plus croustillant - et pertinent : le donut.
L'expression Facteur 4 désigne un objectif ou engagement écologique qui consiste à diviser par 4 les émissions de gaz à effet de serre d'un pays ou d'un continent donné, à l'échelle de temps de 40 ans (2050). Pour une majeure partie, il s'agit de diminuer fortement les consommations d'énergie fossile, mais aussi la consommation de produits dont la production génère de très fortes quantité de gaz à effet de serre (ex : viande). Il s'agit bien sûr aussi d'améliorer l'efficience des modes de production, c'est-à-dire produire autant de richesse en utilisant moins de matières premières et d'énergie, mais dans une moindre mesure, car cette efficience a augmenté de 35 % en 35 ans et il va être difficile de la multiplier par 4 en 40 ans1...
Pour limiter le réchauffement à + 2 °C, il faut, dès 2050, avoir divisé par deux les émissions mondiales de gaz à effet de serre (par rapport à 1990), et par quatre pour les pays développés
Plus on creuse les questions environnementales, plus on réalise que l'ampleur de la catastrophe est pire qu'on ne l'imaginait. Et que les solutions sont elles aussi plus exigeantes et radicales que prévu. C'est en tout cas le constat d'Hélène Grosbois, lectrice d'Usbek & Rica, qui a entrepris de changer son mode de vie pour être en accord avec cette prise de conscience. Elle nous livre ici le témoignage de sa transition : passée d'une grande banque à une ONG écolo puis à la permaculture et la quête d'autonomie, son parcours est riche d'enseignements. La croissance « verte » est un mirage, dit-elle, et pour mener une vie compatible avec la nécessaire décroissance, la meilleure solution serait de quitter la ville. Un mouvement massif vers une telle transition serait possible, et Hélène Grosbois a quelques idées pour y parvenir.
Pierre Le Hir et Stéphane Foucart, journalistes au « Monde », ont répondu aux questions d’internautes sur le rapport du GIEC, rendu public lundi.
« C’est le grand problème de notre époque : on sait mais on ne croit pas. Les mythes sont toujours plus forts que les faits. Notre mythe, c’est la croissance infinie, la techno-science qui domine la nature », expliquait en 2015 l’essayiste français Pablo Servigne, ingénieur agronome et docteur en biologie. Plus qu’une « crise » ou une « catastrophe » écologique, nous assisterions à un « effondrement », un « collapsus » : c’est la thèse également défendue par Uri Gordon, théoricien et militant libertaire d’origine israélienne, dans le présent texte. Si son propos engage avant tout le mouvement anarchiste (quelles pistes pour penser et agir ?), l’auteur invite, bien sûr, à investir « un champ social beaucoup plus large ». ☰ Par Uri Gordon
L’association Zero Waste Paris appelle à ne rien acheter de neuf, ou presque, en 2018. Objectif : défendre l’environnement et créer « activités, emplois et échanges locaux ».
Comment éliminer le superflu dans nos vies quotidiennes ? Comment faire le tri dans nos priorités dans un monde d’hyperconsommation où les tentations sont permanentes ? Comment ne plus être possédé par les objets inutiles ? Pourquoi consommer autrement permet d’améliorer nettement la gestion de ses finances ?
"Du 30 août au 3 septembre 2016, se tiendra à Budapest la 5éme Conférence Internationale de la Décroissance. Cette rencontre prévoit de réunir 600 universitaires et pratiquants de la décroissance autour d’ateliers participatifs. En parallèle, et pour la première fois, un festival proposera dans toute la ville des ateliers pratiques et des visites d’alternatives concrètes pour imaginer d’autres possibles."
"Les innovations high-tech, fortement consommatrices de ressources, conduisent les sociétés dans l’impasse. Et si nous prenions le contre-pied de la course en avant technologique en nous tournant vers les low tech, les « basses technologies » ? C’est ce à quoi invite Philippe Bihouix, ingénieur spécialiste de la finitude des ressources minières, auteur de L’âge des low tech. À quoi ressemblerait la vie quotidienne dans cette société durable, où la sobriété ne serait pas subie mais choisie ? Entretien."
"Dans une récente interview, Daniel Cohen expliquait à juste titre qu’il ne faut plus compter sur la croissance. Les chiffres en attestent : décennie après décennie, depuis les années 1960, la croissance moyenne de la France et, plus généralement, des économies occidentales est un peu plus faible. En France, selon les données de l’Insee, on est ainsi passé de 5,6 % par an dans les années 1960, à 3,7 % dans les années 1970, 2,2 % dans les années 1980, 1,9 % dans les années 1990 et 1,5 % dans les années 2000. Seuls s’en étonnent encore aujourd’hui les adeptes de la méthode Coué ou de la pensée magique. Comme le remarquait déjà en son temps l’économiste et pacifiste Kenneth Boulding (1910-1993) : « Quiconque croit qu’une croissance exponentielle peut être infinie dans un monde fini est soit un fou, soit un économiste ».
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la fabrication de renouvelables nécessite de l’énergie ; au-delà d’un certain taux de croissance de ces technologies, celles-ci en consomment plus qu’elles n’en produisent ; dans ces conditions, le déploiement des renouvelables tend donc à entraîner une augmentation de la production de gaz à effet de serre.
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Face à cette situation, les autorités choisissent la fuite en avant et s’en remettent aveuglément aux « progrès technologiques ». Ségolène Royal estimait ainsi récemment que le « scandale Volkswagen » [...] allait accélérer le développement de la voiture-électrique-zéro-émission à 8 000 euros, dont le « plein » ne coûterait pas plus d’un euro aux 100 km. [...] Sauf que cette voiture est une chimère. [...] Ses émissions sont liées au mode de production de l’électricité et à l’extraction massive des matériaux – dont le lithium – nécessaires à son fonctionnement. Elle ne fait donc que déplacer le problème [...] sans y apporter la moindre solution à l’échelle de la planète. Et pourtant, on songe sérieusement à équiper le monde de plus d’un milliard de véhicules électriques."
"C’est un nouveau pas du pape François en faveur de la défense de l’environnement : le Vatican a annoncé, lundi 10 août, une « Journée mondiale de prière pour la sauvegarde de la Création », qui aura lieu le 1er septembre.
« En tant que chrétiens, nous souhaitons offrir notre contribution à la résolution de la crise écologique à laquelle l’humanité est actuellement confrontée », écrit le pontife dans une lettre expliquant sa décision."
"Un constat ferme des responsabilités humaines, une remise en cause du système économique et de sa sacro-sainte croissance, des combats écologiques associés à la lutte contre la pauvreté et les inégalités, une critique des solutions technologiques et du recours au marché pour faire face aux dérèglements climatiques... La première version de l’encyclique du pape François sur l’écologie, diffusée lundi par le journal italien L’Espresso, envoie un message universel et sans concession, à six mois de la Conférence sur le climat de l’ONU, de Paris. La crise climatique et sociale à laquelle nous faisons face ne pourra être surmontée qu’en engageant un changement radical de « style de vie, de production et de consommation », écrit François qui souhaite s’adresser aux croyants et non-croyants, afin d’éviter « une destruction sans précédent de l’éco-système avant la fin de ce siècle »."