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"Comme une lettre à la poste ! Les sénateurs ont adopté le projet de loi sur le terrorisme et spécialement l’article 9, celui qui instaure le blocage administratif des sites. Comme annoncé ce matin dans nos colonnes, le gouvernement a fait adopter en séance un sous-amendement visant à étendre cette mesure administrative au déréférencement des sites."
"Le gouvernement français est déterminé à compliquer la tâche à ceux qui veulent « faire le djihad » en ligne. Les sénateurs ont donné, mercredi 15 octobre, un instrument de plus aux autorités pour y parvenir.
L'article 9 du projet de loi contre le terrorisme, déjà adopté à l'Assemblée en septembre, prévoit un mécanisme de blocage à la demande de l'autorité administrative, c'est-à-dire sans passer par un juge, des sites Internet prônant ou incitant au djihad."
"Alerte rouge. Dans le cadre du projet de loi de lutte contre le terrorisme, le Gouvernement a fait adopter jeudi un amendement qui confie aux services de police de l'Etat le pouvoir d'ordonner à Google et autres moteurs de recherche ou annuaires de déréférencer des sites dits de "propagande terroriste". Une notion qu'il faut pourtant manipuler avec une extrême prudence, tant elle est porteuse de possibles manipulations politiques et anti-démocratiques.
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Avec cette loi, des sites internet de groupes indépendantistes basques, corses ou bretons pourraient être désignés par l'Etat comme faisant "l'apologie" de poseurs de bombes, même si la réalité est plus complexe, et pourraient être déréférencés du jour au lendemain sur instruction de l'Etat.
Plus près de nous, Dieudonné a été accusé d'apologie du terrorisme — ce qui n'a pas encore été jugé —, avec le soutien du Gouvernement. Celui-ci aurait donc pu demander le déréférencement de son site internet, ou de sa page Facebook, sans même avoir à attendre le jugement confirmant ou non l'accusation.
De même pour le groupe de Tarnac, dont le leader présumé Julien Coupat est mis en examen depuis 2008 pour "dégradations en relation avec une entreprise terroriste", alors que les doutes s'accumulent sur le sérieux de l'enquête et des accusations appuyées par le gouvernement de l'époque. Remis en liberté après sept mois de détention provisoire, il avait inspiré ces mots à Arnaud Montebourg : "Julien Coupat, le romantique de Tarnac, coupable de ce qu’il pensait et de ce qu’il avait dans la tête, plutôt que de ce qu’il a fait, symbolise désormais la victime des abus judiciaires du régime". "
"Hier, les sénateurs ont débuté l’examen du projet de loi sur le terrorisme. En pleine séance, le gouvernement a déposé un amendement de dernière minute sur l’article 9, celui relatif au blocage administratif. Son objet ? Initier le déréférencement administratif des sites terroristes ou pédopornographiques.
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Ainsi, après le blocage des sites pédopornographiques, terroristes, voilà le déréférencement des moteurs et des annuaires. Cette nouvelle couche de traitement administratif de contenus pas toujours manifestement illicites montre que la brèche est désormais ouverte."
"Un amendement propose de n'offrir le bénéfice de la loi de 1881 sur la liberté de la presse qu'aux « supports traditionnels » dans le cadre de l'infraction d'apologie du terrorisme."
"Axel-SpringerLes rapports conflictuels entre Google et les organes de presse européens commencent à faire tâche. Le problème n’est pas franchement nouveau et il dépasse de loin le cantonnement au géant américain. Le nouvel épisode qui avait connu un chapitre français (et le connait toujours), concerne les médias allemands avec en tête de la fronde le groupe Axel Springer."
"Google ne se laisse pas faire. Après une plainte de plusieurs éditeurs allemands contre le moteur de recherche en juin pour non-respect de la propriété intellectuelle, Google a décidé de frapper fort en annonçant aujourd'hui qu'il allait pénaliser plus de deux cents médias allemands. Le patron de Google Allemagne, Philipp Justus, a fait part de cette décision sur le blog de Google Allemagne, rapporte l'AFP."
"Le torchon continue de brûler entre Google et la presse allemande. En effet, un nouveau rebondissement vient d'être annoncé par la voix du patron du géant de la recherche outre-Rhin, Philipp Justus : tous les sites regroupés au sein de VG Media (soit plus de 200 titres) n'auront plus droit à une mise en avant visuelle à partir du 9 octobre. Le début d'une pression sur l'audience."
"Google vient de nous alerter qu’une des actualités de Next INpact, publiée en 2009, ne sera plus référencée sur son moteur. La page est toujours présente, mais Google assure qu’il ne sera plus en mesure de « l’afficher ». Sans explication détaillée."
"Imposé par la cour de justice de l'Union européenne, le droit à l'oubli a déjà produit ses premiers effets indésirables. L'ONG Reporters Sans Frontières considère que la décision "a déclenché une spirale infernale"."
"Aux Etats-Unis, mais aussi bientôt en France, Google copie-colle désormais dans ses résultats des pans entiers de sites web, pour fournir aux internautes les réponses à leurs questions techniques ou à demandes de des recettes de cuisine. Les sites dont le travail est ainsi exploité sans contrepartie ne pourront qu'observer leur trafic chuter."
"Quelle mouche a donc piqué Philippe Val pour effectuer pareille sortie ? Tentative d’explications."
"Lors d'une rencontre avec "Les Amis du CRIF", l'ancien patron de Charlie Hebdo et actuel dirigeant de France Inter a fustigé Edward Snowden, estimant que le lanceur d'alerte était un "traître à la démocratie". Une saillie à rapprocher d'un édito de 2001, dans lequel Val s'énervait contre Internet et la prétendue impunité qu'il offrait."
"Le Daily Telegraph et le Daily Mail qui contestaient jusqu'à présent l'existence d'un réchauffement, du climat évoluent. Les deux journaux ont reconnu devant une commission parlementaire que le problème était bien réel et que l'Homme y jouait un rôle constate le Guardian."
"Comme il l'a déjà fait aux Etats-Unis, Google imposera tôt ou tard son filtre SafeSearch aux internautes qui utilisent son moteur de recherche. Or le filtre est une incitation à l'auto-censure pour les sites de presse, dont les articles les plus "choquants" aux yeux de Google disparaissent des résultats de recherche.
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Il est donc à craindre qu'à l'avenir, et dès que SafeSearch sera activé, la presse française s'interdise de parler de l'un de ses sujets favoris, le sexe, au nom d'un puritanisme qui lui est étranger, mais qui lui est imposé. A quoi bon perdre du temps et de l'argent à écrire des articles qui n'auront plus qu'une vie éphémère ?
Et l'on parle là uniquement des contenus sexuels. Mais comme l'indique Google, ce sont l'ensemble des "contenus choquants" qu'il veut supprimer. Où s'arrêtera sa définition ?
Que s'interdiront d'écrire la presse et les internautes soucieux de référencement de leurs articles, pour échapper à la guillotine SafeSearch ?
"La Voix Du Nord a vu son compte Facebook bloqué, après la publication d'une photographie d'une mammographie, illustrant de façon réaliste un tchat organisé avec une gynécologue."
"Profitant de la jurisprudence Bettencourt, Serge Dassault a assigné Mediapart pour qu'il cesse de diffuser des enregistrements dans lesquels le sénateur paraît avouer un système de corruption à Corbeil-Essonnes. Mais le précédent Bettencourt a aussi rappelé à quel point la censure judiciaire était devenue impossible avec Internet.
"Selon un document obtenu par Numerama, la CNIL prévoit d'imposer aux journaux en ligne différentes mesures destinées à limiter la liberté de la presse en vertu du "droit à l'oubli" des personnes évoquées dans les articles. Au programme : désindexation des articles, anonymisation, et accès aux archives limité aux seuls abonnés."
"David Miranda a été arrêté à sa sortie de l'avion, questionné pendant huit heures et cinquante-cinq minutes dans l'aéroport londonien d'Heathrow dimanche 18 août, avant d'être délesté de ses effets personnels, puis relâché. Son récit pourrait figurer sur le site Schedule 7 Stories ("histoires de l'article 7"), qui compile les témoignages de "communautés suspectes" victimes de contrôles aux frontières jugés abusifs au nom de l'article 7, clé de voûte de la législation antiterroriste britannique."
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Dénonçant les pressions exercées sur les journalistes pour tenter de les réduire au silence, le Guardian révèle que le gouvernement britannique a exigé qu'il détruise ses disques durs contenant les documents transmis par Edward Snowden. Ce qu'il a fait, non sans en avoir gardé quelques copies..."