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La loi sur l’état d’urgence sanitaire a permis la suspension de différentes dispositions juridiques jusqu’à la fin de la pandémie. Mais, comme l’explique l’autrice de cette tribune, les dispositions économiques sont, elles, pérennisées. Ce qui permet aux préfets de déroger au droit de l’environnement. De façon illégale et en dépit des affichages écolos de l’exécutif.
Le gouvernement a accordé aux betteraviers la possibilité de déroger à l’interdiction des néonicotinoïdes, ces insecticides qui contribuent à la disparition des pollinisateurs. D’après le projet de loi qui sera présenté ce 1er septembre au Conseil national de la transition écologique, la dérogation pourra être demandée pour tout néonicotinoïde... Pourquoi un tel recul alors que 80 % des populations d’insectes ont déjà disparu en Europe ?
S’abritant derrière la crise sanitaire, les industriels ont multiplié les attaques contre les régulations sociales et environnementales et joué de leur proximité avec les décideurs et de l’urgence pour capter des aides publiques sans véritable contrepartie. L’Observatoire des multinationales, partenaire de Basta !, et les Amis de la Terre, font le point dans un rapport.
En quarante ans, la filière n’a jamais décollé. Normal, c’est un leurre, une stratégie de l’industrie pour déculpabiliser les consommateurs.
Coca-Cola démasqué. Des universitaires ont révélé le financement par l’entreprise américaine de chercheurs qui avaient pour mission de minimiser l’impact des boissons sucrées ou de la mauvaise alimentation sur l’épidémie d’obésité aux Etats-Unis.
La publicité et la com’ des multinationales ne servent pas seulement à vendre toujours plus de produits, souvent pas très bons pour le climat ou la santé. Elles servent aussi à influencer, sans le dire, l’opinion publique et les décideurs pour protéger leurs modèles de profit. Une nouvelle publication, dont l’Observatoire des multinationales est partenaire, propose plusieurs mesures pour protéger notre démocratie de l’intoxication.
La publicité et la comm’ des multinationales ne servent pas seulement à vendre toujours plus de produits, souvent pas très bons pour le climat ou la santé. Elles servent aussi à influencer sans le dire l’opinion publique et les décideurs pour protéger leurs modèles de profit. Une nouvelle publication associant 22 associations, dont l’Observatoire des multinationales, propose un arsenal de mesures pour protéger notre démocratie de l’intoxication.
Les industriels du plastique repassent à l’offensive contre l’interdiction de leurs produits jetables, comme les sacs. Le plastique serait plus efficace contre le coronavirus, prétendent ses fabricants sur la foi de leurs propres rapports, démentis par des études scientifiques indépendantes. Face à ce lobbying, l’Union européenne tient bon... pour l’instant.
Les constructeurs menacent de remettre en cause les objectifs de CO2 afin de mieux négocier une aide pour les voitures vertes.
Le ministère de l’Intérieur a créé Demeter, une cellule de renseignement dédiée aux « atteintes au monde agricole ». Ce dispositif policier et judiciaire risque de servir à surveiller militants animalistes et écologistes opposés à l’agriculture industrielle.
Un rapport, que « Le Monde » a pu se procurer, détaille 25 propositions pour une « coconstruction » avec les lobbyistes, défendue par la majorité.
Les députés ont voté une résolution pour assouplir la future réglementation des banques. A la demande du lobby bancaire et en reprenant sans ciller ses arguments, pourtant fallacieux.
La semaine dernière, 91 députés ont voté une résolution demandant au gouvernement de déréglementer les banques françaises, en reprenant sans filtre les arguments les plus fallacieux du lobby bancaire. Explications.
Le gouvernement veut « faire taire tous ceux qui mènent des actions symboliques contre le système de l’agriculture industrielle », dénoncent de multiples défenseurs de l’agriculture paysanne et biologique, réunis dans cette tribune. Ils s’inquiètent fortement de la création de la cellule de renseignement Demeter, lancée fin octobre, soi-disant destinée à lutter contre l’« agribashing ».
Dans la foulée du scandale du Mediator, la loi Bertrand ambitionnait en 2011 de « garantir l’indépendance et l’impartialité des décisions en matière de santé ». Une vaste base de données a donc été mise en ligne, recensant les liens entre laboratoires et professionnels. Nous avons épluché les connexions financières à l’échelle du CHU de Clermont-Ferrand en 2018. Conclusion : d’importantes lacunes persistent dans le dispositif.
Gaël Giraud est économiste, directeur de recherche au CNRS, professeur à l’École nationale des Ponts et Chaussées et auteur. Spécialisé sur les interactions entre économie et écologie, il est également l’ancien chef économiste de l’Agence française de développement (AFD). Dans la première partie de cet entretien-fleuve, nous revenons notamment sur l’incapacité pour Emmanuel Macron de conduire une véritable transition écologique, sur le financement de celle-ci et la nécessaire réforme des traités européens qui la conditionne. Nouvelle économie des communs, dérive illibérale du gouvernement… Nous abordons également des questions relatives aux rapports entre foi chrétienne, laïcité et écologie. Gaël Giraud est, en plus de tout le reste, prêtre jésuite. Première partie. Retrouvez la seconde partie de l’entretien ici. Réalisé par Pierre Gilbert et Lenny Benbara.
Les ONG ont beau dénoncer leurs investissements dans le charbon, les banques échappent à toute régulation grâce à leur extrême proximité avec Bercy.
Les représentants du plus grand fonds d'investissement au monde, très intéressés par la loi Pacte et la réforme des retraites, ont déjà rencontré à plusieurs reprises le président de la République, mais aussi Jean-Paul Delevoye, le haut-commissaire aux retraites. Le lobby dont fait partie BlackRock en France, l'AFG, a également multiplié les actions d'influence sur la loi Pacte auprès des dirigeants français.
« Les députés de la majorité, avec la complicité du gouvernement, viennent de céder au lobbying éhonté de Total. » Sylvain Angerand, porte-parole des Amis de la Terre, ne décolère pas. Ce 14 novembre, dans le cadre de l’examen du projet de loi de finances 2020, les députés ont voté sans débat un amendement qui reporte à 2026 la suppression de l’huile de palme de la liste des agrocarburants. Défendu par sept députés de la droite et du centre (MoDem, LREM et LR), cet amendement, qui a également reçu un avis favorable du gouvernement, se traduira par un cadeau fiscal à Total évalué entre 70 et 80 millions d’euros.
L’agrochimie refuse de durcir les tests pour protéger les abeilles. Mais son lobbying a été largement rejeté au Parlement ce mercredi.