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L’offensive des industriels contre les propositions de la Convention climat s’est accompagnée d’une véritable guerre des mots pour décrédibiliser les « citoyens » à coups de tribunes, de comparaisons parfois indignes, et de faux experts sur les plateaux télévisés.
Dans un nouveau rapport, l’Observatoire des multinationales lève le voile sur la grande offensive de lobbying menée par les industriels pour protéger leurs intérêts face aux préconisations des « citoyens ».
Les propositions de la Convention Citoyenne pour le Climat qui seront présentées en conseil des ministres n’ont que peu à voir avec les intentions de leurs auteurs. Les lobbys pro-industriels, en une offensive tardive mais intense, se sont chargés de les nettoyer, avec l’appui d’un État connivent.
Les représentants d’intérêts de tous bords ont longtemps sous-estimé les travaux de la Convention citoyenne. Quand ils ont finalement tenté d’influencer le projet de loi, ils se sont retrouvés face à des portes closes. L’étape parlementaire sera donc décisive. Une frange engagée de la majorité veut en profiter pour repeindre en vert plusieurs textes emblématiques du quinquennat.
Sans surprise, Amazon, Apple, Facebook, Google et Microsoft font partie des entreprises les plus dépensières en matière de lobbying à Bruxelles, d'après l'ONG Corporate Europe. Elle estime que « cette frénésie de dépenses est un signe avant-coureur de batailles à venir liées à la régulation des technologies dans l'UE qui pourraient façonner l'avenir de l'industrie ».
Elle a été mise en demeure par la Fédération des industriels charcutiers de retirer une pétition sur les additifs nitrités lancée conjointement avec la Ligue contre le cancer et Foodwatch.
La loi sur l’état d’urgence sanitaire a permis la suspension de différentes dispositions juridiques jusqu’à la fin de la pandémie. Mais, comme l’explique l’autrice de cette tribune, les dispositions économiques sont, elles, pérennisées. Ce qui permet aux préfets de déroger au droit de l’environnement. De façon illégale et en dépit des affichages écolos de l’exécutif.
Le gouvernement a accordé aux betteraviers la possibilité de déroger à l’interdiction des néonicotinoïdes, ces insecticides qui contribuent à la disparition des pollinisateurs. D’après le projet de loi qui sera présenté ce 1er septembre au Conseil national de la transition écologique, la dérogation pourra être demandée pour tout néonicotinoïde... Pourquoi un tel recul alors que 80 % des populations d’insectes ont déjà disparu en Europe ?
S’abritant derrière la crise sanitaire, les industriels ont multiplié les attaques contre les régulations sociales et environnementales et joué de leur proximité avec les décideurs et de l’urgence pour capter des aides publiques sans véritable contrepartie. L’Observatoire des multinationales, partenaire de Basta !, et les Amis de la Terre, font le point dans un rapport.
En quarante ans, la filière n’a jamais décollé. Normal, c’est un leurre, une stratégie de l’industrie pour déculpabiliser les consommateurs.
Coca-Cola démasqué. Des universitaires ont révélé le financement par l’entreprise américaine de chercheurs qui avaient pour mission de minimiser l’impact des boissons sucrées ou de la mauvaise alimentation sur l’épidémie d’obésité aux Etats-Unis.
La publicité et la com’ des multinationales ne servent pas seulement à vendre toujours plus de produits, souvent pas très bons pour le climat ou la santé. Elles servent aussi à influencer, sans le dire, l’opinion publique et les décideurs pour protéger leurs modèles de profit. Une nouvelle publication, dont l’Observatoire des multinationales est partenaire, propose plusieurs mesures pour protéger notre démocratie de l’intoxication.
La publicité et la comm’ des multinationales ne servent pas seulement à vendre toujours plus de produits, souvent pas très bons pour le climat ou la santé. Elles servent aussi à influencer sans le dire l’opinion publique et les décideurs pour protéger leurs modèles de profit. Une nouvelle publication associant 22 associations, dont l’Observatoire des multinationales, propose un arsenal de mesures pour protéger notre démocratie de l’intoxication.
Les industriels du plastique repassent à l’offensive contre l’interdiction de leurs produits jetables, comme les sacs. Le plastique serait plus efficace contre le coronavirus, prétendent ses fabricants sur la foi de leurs propres rapports, démentis par des études scientifiques indépendantes. Face à ce lobbying, l’Union européenne tient bon... pour l’instant.
Les constructeurs menacent de remettre en cause les objectifs de CO2 afin de mieux négocier une aide pour les voitures vertes.
Le ministère de l’Intérieur a créé Demeter, une cellule de renseignement dédiée aux « atteintes au monde agricole ». Ce dispositif policier et judiciaire risque de servir à surveiller militants animalistes et écologistes opposés à l’agriculture industrielle.
Un rapport, que « Le Monde » a pu se procurer, détaille 25 propositions pour une « coconstruction » avec les lobbyistes, défendue par la majorité.
Les députés ont voté une résolution pour assouplir la future réglementation des banques. A la demande du lobby bancaire et en reprenant sans ciller ses arguments, pourtant fallacieux.
La semaine dernière, 91 députés ont voté une résolution demandant au gouvernement de déréglementer les banques françaises, en reprenant sans filtre les arguments les plus fallacieux du lobby bancaire. Explications.
Le gouvernement veut « faire taire tous ceux qui mènent des actions symboliques contre le système de l’agriculture industrielle », dénoncent de multiples défenseurs de l’agriculture paysanne et biologique, réunis dans cette tribune. Ils s’inquiètent fortement de la création de la cellule de renseignement Demeter, lancée fin octobre, soi-disant destinée à lutter contre l’« agribashing ».