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La fin de l’âge du fer ? Au début des années 1960, scientifiques et plasturgistes prédisent que les progrès fulgurants dans la fabrication des polymères permettront aux plastiques de détrôner métaux, verres et bois sur le podium des matériaux dominants. Chacun s’extasie. Le sémiologue Roland Barthes qualifie en 1957 le produit de la distillation du pétrole de « substance alchimique », de « matière miraculeuse ». Un an plus tard, le poète Raymond Queneau succombe au chant du styrène et à l’esthétique des « innombrables objets au but utilitaire » appelés à surgir du naphta, ce liquide provenant du raffinage à partir duquel se fabriquent l’essentiel des plastiques. Au XXIe siècle, les plastiques écrasent effectivement la concurrence. Entre 1950 et 2015, le secteur pétrochimique en a produit plus de 8 milliards de tonnes, surtout au cours des vingt dernières années, et l’accélération se poursuit.
Bisphénols, PFAS, phtalates… L’industrie est à la manœuvre pour sauver ces substances toxiques, indissociables de sa matière chérie.
A new database catalogs 16,000 chemicals found in plastics and identifies more than 4,200 that are potentially hazardous to human health and the environment
Malgré ses conséquences pour la planète, malgré l’existence d’une eau du robinet sûre et peu chère, le marché de l’eau en bouteille est en plein boom à l’échelle mondiale. La conséquence d’une privatisation au long cours.
Le pétrole règne en maître sur l’univers des plastiques, dont près de 99 % proviennent encore de cette ressource fossile. Leur production a doublé entre 2000 et 2019, atteignant 460 milliards de tonnes par an.
L'association No plastic in my sea révèle, sur franceinfo, qu'une grande partie des établissements recevant du public ne respectent pas la loi sur le déploiement de points d'eau, comme les fontaines à eau.
L’Union européenne est au taquet sur le plastique. Au printemps 2019, elle adoptait une directive interdisant les produits plastique à usage unique les plus fréquemment retrouvés sur les plages, gobelets, pailles et consorts, se targuant sans rougir de proposer « l’instrument juridique le plus ambitieux au niveau mondial pour lutter contre les déchets marins ». Juste derrière les gaz à effet de serre, néfastes pour le climat, l’ennemi public numéro deux était clairement identifié et sa trombine placardée au fronton de la Commission européenne. Mais ça, c’était il y a un an. Il a suffi d’une poignée de semaines pour qu’une épidémie inédite signe le retour en grâce du pestiféré d’hier : masques en polypropylène, bouteilles de gel hydroalcoolique en PET (polytéréphtalate d’éthylène), cloisonnettes en plexiglas, visières en PVC, emballages en polyéthylène, produits Amazon emmaillotés dans du polystyrène… Chaque jour, dans les transports, les supermarchés et les hôpitaux (lire l’épisode 5 de la série Le Jour d’après), mais aussi sur les trottoirs, dans les rivières et les incinérateurs qui brûlent à tout-va, c’est le bal du plastique.
Quelque 240 000 fragments de plastique par litre d’eau en moyenne. C’est ce qu’ont décompté des chercheurs en analysant l’eau contenue dans les bouteilles en plastique, dans une étude publiée le 8 janvier dans la revue scientifique PNAS.
Pour réduire la pollution aux microplastiques, l’UE bannit progressivement ces particules brillantes, à commencer par celles dites « libres ».
Dans une campagne pour réduire l’usage du plastique, dix-neuf célébrités ont fait tester leurs cheveux. Elles ont découvert qu’elles étaient contaminées par des perturbateurs endocriniens liés à cette omniprésente matière.
Le bisphénol A (BPA) est omniprésent dans le corps des Européens. Leur exposition à ce perturbateur endocrinien se situe « bien au-dessus » des niveaux de sécurité sanitaire, alerte l’Agence européenne pour l’environnement (AEE) dans un rapport publié le 14 septembre. « Cela présente un risque sanitaire potentiel pour des millions de personnes », déplore le gendarme européen de l’environnement.
L'or bleu avait fait la fortune de cette petite ville des Vosges. Aujourd'hui, alors que le groupe Nestlé, propriétaire de Vittel, Contrexéville et Hépar, est accusé d'épuiser la ressource, les nappes phréatiques seraient de surcroît menacées de pollution par des décharges sauvages…
Par rapport à celles en plastique, les pailles en papier (supposées écologiques) contiennent plus de produits chimiques hautement toxiques — principalement des substances perfluoroalkylées (PFAS), selon une étude. Servant probablement de revêtements étanches, certains de ces composés mettraient des milliers d’années à se dégrader dans l’environnement et représentent un risque pour la santé.
Parmi les marques testées, 90 % des pailles en papier contenaient des PFAS, contre 75 % pour celles en plastique et 40 % pour celles en verre. En revanche, aucune des pailles faites en métal n’en contenaient.
La baisse des cours du pétrole menace l'équilibre de l'économie circulaire en France. D'après la fédération des entreprises du recyclage, aujourd'hui les industriels produisent avec moins de matière recyclée, notamment du plastique.
Mediapart a décompté 190 représentants des industriels, accrédités pour suivre les discussions organisées à Paris pour établir un traité international sur la pollution plastique. Ils veillent notamment aux intérêts de TotalEnergies ou Coca-Cola, le plus gros pollueur plastique au monde.
Avez-vous, vous aussi, craqué pour de la pelouse synthétique ? Sa demande est en augmentation avec les conditions climatiques actuelles et la sécheresse.
Contrairement à ce que l'on pense, la pelouse synthétique demande beaucoup d'entretien et pollue énormément.
Les plastiques dits « compostables » ou « biodégradables » sont vendus à la tonne pour redorer le blason écologique des fabricants. Mais il y a un hic. Plusieurs d’entre eux ne se dégradent que dans certains environnements contrôlés, alors que dans la nature, où ils aboutissent, la réalité est tout autre.
175 pays se sont donnés rendez-vous à Paris, lundi 29 mai, pour s’entendre sur un traité contre la pollution plastique à travers le monde. 460 millions de tonnes sont produites chaque année, et 80 % finissent un an plus tard en déchets.