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"Le scandale de la surveillance des internautes par les Etats-Unis pourrait bien bousculer la domination de certains géants mondiaux des services en ligne. Les autorités européennes s'affichent de plus en plus fermement pour une meilleure protection des données personnelles. "Les entreprises américaines qui ne se soumettent pas à ces standards ne devraient pas pouvoir faire des affaires sur le marché européen", déclarait ainsi Sabine Leutheusser-Schnarrenberger, la ministre allemande de la justice, après la signature d'une déclaration commune avec la garde des sceaux française Christiane Taubira, exigeant une meilleure protection des données personnelles en Europe, lundi 5 août."
"Le Kinect ne sera plus obligatoire pour profiter pleinement de la Xbox One. Microsoft a annoncé que son dispositif de suivi des mouvements du joueur sera en fin de compte accessoire. Une décision qui s'explique à la fois par la compétition avec Sony mais aussi par le contexte très dégradé aux États-Unis suite aux révélations d'Edward Snowden sur l'espionnage mis en oeuvre par la NSA, avec le concours de géants comme Microsoft.
"De façon fort inhabituelle, la NSA a essayé de faire preuve de transparence tout en cherchant à atténuer la polémique de la surveillance des communications électroniques. Selon l'agence américaine, à peine 1,6 % du trafic Internet quotidien est effectivement capté par ses services. Et sur ce pourcentage, seul 0,025 % est mis de côté pour une analyse approfondie."
"Regardez bien ce trio (Bernstein, Graham, Woodward). A eux trois, ils ont fait plonger le président Richard Nixon. Qu’avait-il fait ce président là ? Envahi des pays de manière préventive, tué des milliers de personnes avec des drones ? Kidnappé des gens partout dans le monde pour les livrer à des centres de torture ? Légalisé la torture ?
Non, « juste » mettre sur écoute ses opposants politiques.
Pourquoi vous parler de cela aujourd’hui ?
Parce que cela fait tout juste 40 ans que ce scandale a atteint son apogée avec la démission de Nixon."
"Lors de sa conférence de presse du 9 août, Barack Obama a tenté de rassurer les Américains sur la surveillance permanente de leurs communications par la NSA (National Security Agency), révélée le 6 juin par Edward Snowden. Il a promis plus de «transparence» et de «contrôle». Comme l’ont fait remarquer bon nombre d’observateurs, le Président des Etats-Unis a annoncé des mesures pour rendre les Américains «plus confortables avec la surveillance plutôt que de changer les pratiques» d’une administration qui foule au pied les libertés individuelles et la Constitution des Etats-Unis."
"Suite à la découverte d'une faille dans le moteur JavaScript d'une ancienne version de Firefox, le projet TOR a publié des recommandations pour améliorer la sécurité de la navigation et la confidentialité des échanges. Cela passe notamment par une mise à jour régulière des logiciels et par des choix plus radicaux, comme l'abandon pur et simple de Windows comme système d'exploitation."
" Un programme secret de la NSA baptisé XKeyscore permettait de surveiller "à peu près tout ce qu'un utilisateur lambda" faisait sur la Toile. "
"Question à 10 euros : À votre, le gouvernement américain espionne-t-il ses citoyens ? Jusqu'à présent, nous étions dans le flou, mais nous avons maintenant la preuve que c'est le cas.
En effet Michele Catalano, habitant Long Island (New York) et rédactrice pour Forbes, Boing Boing et d'autres sites, a eu la désagréable expérience de recevoir une visite "amicale" du FBI à son domicile hier.
Son crime ?
Et bien, elle a cherché des infos sur les cocottes minute juste après que son mari ait cherché des infos sur les sac à dos. Oui, cocotte minute + sac à dos, apparemment, ça ne passe pas le filtre "TERRORISTE PARTOUT" de Big Oncle Sam Brother."
"En 1988, le journaliste Duncan Campbell révèla l'existence d'un programme de renseignement, Echelon, dans un article pour The New Statesman qui s'intitulait « Somebody's listening ». En 1996, c'était le journaliste néo-zélandais Nicky Hager qui publiait « Secret power » sur l'implication de son pays dans le programme. En 1999, suite à une demande du Parlement Européen, Duncan Campbell rend un rapport intitulé « Interception Capabilities 2000 » pour le STOA (traduction française disponible sous le titre « surveillance electronique planétaire » aux éditions Allia).
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Alors voilà, que pouvons nous en tirer ? Nous ne pouvons pas faire confiance aux gouvernements et encore moins aux entreprises pour assurer notre sécurité et notre vie privée. Nous pouvons, par contre, nous appuyer sur la société civile (comme l'EFF (eff.org) ou La Quadrature du Net), des groupes (comme Telecomix), les lanceurs d'alerte (comme Bradley Manning ou Edward Snowden) et sur des outils qui ne nous trahiront pas, comme les logiciels libres.
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Albert Einstein le disait déjà très bien : « le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire. ». Des personnes peuvent vous montrer et vous expliquer comment faire, alors qu'attendez vous ?"
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L’inversion du sens est un mouvement bien armé. Les media en sont un véhicule privilégié. Pour ceux qui ne le savaient pas ou qui en doutaient encore, Edward Snowden est venu apporter les preuves d’une écoute industrielle de la planète par les Etats-Unis. Une volonté de mettre en fiches les humains. Bien entendu, le but recherché n’est pas atteint car on ne peut résumer une personne à sa projection digitale ou ses échanges. Mais tout de même… Cette mise en fiches peut avoir des effets pervers, même en démocratie, que seul un faible d’esprit ne peut entrevoir. Edward Snowden a donc apporté ces preuves pour ceux qui n’y croyaient pas. Et que se passe-t-il ? La presse dans un vaste élan pond des tonnes d’articles sur… son billet d’avion, son siège vide dans l’avion, sa petite amie, son blog… Et sur PRISM ? Rien. Ou presque… surtout du gros bullshit.
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Pourtant, la lecture des derniers documents fuités par Edward Snowden et le Guardian est intéressante sur le point du droit. On note en effet qu’au fil de la mise en place du système d’écoute des métadonnées et du contenu de nos échanges, la NSA s’inquiète très fortement de la légalité du projet. Par ailleurs, les textes visant à rendre légal ce montage sont frappés du secret. Pourquoi ? Comme diraient les fans de la vidéo- »protection », si l’on n’a rien à se reprocher, on n’a rien à cacher…
Enfin, il ne serait pas idiot que quelques chercheurs planchent sur les moyens investis dans la lutte contre le terrorisme. Combien dépensent chaque année les Etats-Unis, la France, la Grande-Bretagne -pour ne citer que ceux-là.
Est-ce « rentable » ? Ces pays comptent-ils moins de morts que par le passé, quand toute cette industrie de l’écoute n’existait pas ?
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Les dépenses massives engagées par les gouvernements pour, disent-ils, lutter contre le terrorisme, semblent bien ne pas fonctionner. Les lois liberticides votées depuis 2001 dans les pays occidentaux non plus. Ne serait-il pas temps de tirer un bilan, à l’occasion des révélations d’Edward Snowden ?"
"Les révélations d'Edward Snowden, le "lanceur d'alerte" américain, sur l'ampleur des opérations d'espionnage et de surveillance des télécommunications de la National Security Agency (NSA), ont incité de nombreux journalistes à me demander si cela pouvait aussi concerner des Français.
En l'espèce, votre papa, votre maman, vos grands-parents, vos enfants, collègues, amis, tous ceux avec qui vous êtes en contact peuvent effectivement être espionnés, ou l'ont peut-être même déjà été. L'explication figure noir sur blanc dans un rapport top secret de l'inspecteur général de la NSA révélé par le Guardian.
Contrairement aux écoutes téléphoniques classiques, ce qui intéresse la NSA, ce n'est pas tant le contenu des télécommunications que leur contenant, ce que l'on appelle des méta-données : qui communique avec qui, quand, d'où, au sujet de quoi, en utilisant quels logiciels, passerelles, fournisseurs d'accès, adresses IP, etc (voir à ce sujet l'excellent et très pédago guide du Guardian, ou encore comment les méta-données d'une photographie a permis de géolocaliser puis d'arrêter John McAfee)."
"La Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE, les services spéciaux français) ne serait pas, en l'état, en mesure de collecter "systématiquement les signaux électromagnétiques émis par les ordinateurs ou les téléphones en France".
Une chose est de stocker "tous les mots de passe" qu'elle a pu intercepter sur les "réseaux grand public", comme je l'avais écrit en 2010 (voir Frenchelon: la DGSE est en « 1ère division »), une autre est de pouvoir espionner "la totalité de nos communications", en France, comme l'écrivait Le Monde, la semaine passée, avec ses "Révélations sur le Big Brother français".
A contrario, et comme l'écrivait Le Monde mi-juin, la DGSE est bien "au cœur d'un programme de surveillance d'Internet" lui permettant de surveiller "le flux du trafic Internet entre la France et l'étranger en dehors de tout cadre légal"..."
"Porte-parole et co-fondateur de La Quadrature du Net, une organisation de défense des droits et libertés des citoyens sur Internet. Il nous donne sa clef de lecture sur l'affaire PRISM et ses conséquences sur nos démocraties. Des solutions sont abordées pour mieux appréhender la menace sur nos libertés, comment Internet nous espionne. Comment résister ?
Cette interview a eu lieu pendant la "Nuit Du Hack" 2013 : "
"Cela fait deux ans que Reflets vous explique sa « théorie abracadabrantesque ». Deux ans qu’on écrit à notre manière, avec une toute petite dose (parce que c’est plus triste que drôle, hein) de lulz (d’où le nom de la théorie) que les Etats peuvent écouter le trafic IP qui circule via les câbles sous-marins. Que la technologie est là, que techniquement, c’est possible. Que c’est très logique puisque la majorité des flux circulent via ces câbles (rendant les Echelon(s) moins intéressants). Deux ans que toute la presse ignore notre théorie.
D’un coup, arrive PRISM."
"Durant mon absence de la semaine dernière, Snowden a laché une nouvelle bombe qui cette fois vient frapper en plein coeur la société Microsoft.
Au début des révélations Prism, toutes les sociétés américaines impliquées disaient : non, non, non, on ne donne pas d'accès direct à la NSA. Puis petit à petit, on découvre qu'elles y sont obligées par la loi et que si les dirigeants en parlent, ils peuvent avoir de gros soucis. Puis la semaine dernière, on apprend que l'une de ces sociétés (Microsoft) a été bien au-delà en collaborant (volontairement ?) avec la NSA et le FBI pour permettre au gouvernement d'accéder de collecter et de déchiffrer les données échangées via Outlook.com, Skype et SkyDrive."
"Microsoft était déjà accusé de participer, avec d'autres géants du Net, dans "Prism", le programme de surveillance d'Internet de l'Agence nationale de sécurité américaine (NSA). L'étendue de la coopération de la société fondée par Bill Gates a été un peu plus détaillée par des extraits de documents confidentiels fournis par l'ancien consultant de la NSA Edward Snowden et publiés jeudi 11 juillet par le Guardian."
"Selon L'Expansion, la France aurait fait développer son propre outil d'interception de communications électroniques par Ercom, une entreprise française financée en partie par l'Etat, qui propose... des solutions de sécurisation des communications."
"Outre-Atlantique, plusieurs célébrités ont eu à se prononcer sur l'affaire PRISM. Certaines d'entre elles se mobilisent, à l'image du cinéaste Oliver Stone."
"L’affaire Snowden a au moins eu le mérite de révéler l’ampleur de la surveillance dont tout homme sur la planète, où qu’ils soient, fait l’objet. L’éleveur de chèvres en Azerbaïdjan qui se croit pénard en haut de sa colline, pour peu qu’il possède un téléphone ou un accès, même limité, à Internet est espionné. Déjà dubitatif sur la possibilité de véritablement pouvoir protéger ses données personnelles, le doute n’est plus permis. Quand nous ne fournissons pas nous même gracieusement ce genre d’information via les réseaux sociaux : Facebook, Twitter, LinkedIn, et consorts."
"Le scandale « PRISM » est doucement en train de sombrer dans l’oubli. Quasiment plus aucun titre sur le sujet dans la presse. Au mieux entend-on encore parler de Snowden. Mais des problématiques sociétales liées à ses révélations ? Plus rien. Qu’en restera-t-il dans quelques semaines ? Pourtant, PRISM va bien plus loin que le simple « espionnage », désormais institué comme thème central par la presse. On est passés de l’accès aux données privées des utilisateurs chez quelques gros acteurs du réseau comme Google, Apple ou Skype à une écoute traditionnelle dans le cadre d’espionnage diplomatico-économique, en oubliant peu à peu l’essentiel : l’écoute massive -industrielle- des populations via les câbles et les backbones qui véhiculent les flux Internet."