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"Voté le 3 décembre 2013 par les députés, le projet de loi de programmation militaire a été transmis au Sénat le 4 décembre. Ce même jour, la Commission de la Défense, saisie au fond, a rendu sur le champ son rapport et suggéré de le voter conforme. Un examen au pas de course qui marque l’empressement gouvernemental sur ces dispositions qui soulèvent pourtant un grand nombre d’inquiétudes."
" Alors qu'ils étaient jusque là considérés comme des biens exportables sans contrôle, le ministère du redressement productif a publié un avis aux exportateurs, qui impose une autorisation de l'Etat avant toute vente hors de l'Union Européenne de dispositifs de surveillance des réseaux IP et de leurs utilisateurs."
"L’accès administratif aux données de connexion et de géolocalisation, prévu dans un projet de loi actuellement en discussion au Parlement, fait réagir le Syntec Numérique. Qui demande que le Conseil National du Numérique rende un avis sur la question."
"Impliqué dans le programme de surveillance PRISM et cible de choix de la NSA, Microsoft a beaucoup à faire pour redorer son blason. La firme de Redmond, comme d'autres géants du net, a donc multiplié les annonces pour calmer le jeu et montrer que la vie privée de ses usagers est primordiale. La dernière en date concerne le chiffrement de ses infrastructures."
"Alors qu'un hacker d'Anonymous a récemment été condamné à 10 ans de prison pour avoir diffusé des informations sensibles à Wikileaks, le collectif travaillerait à un système d'exploitation sécurisé et open source pour protéger les utilisateurs face à la NSA."
"Le 21 novembre, Mediapart révélait comment un hacker avait piraté les mails de plusieurs eurodéputés et assistants parlementaires pour montrer les failles dans la sécurité informatique du Parlement européen. Deux assistantes parlementaires visées par ce piratage écrivent aujourd'hui une lettre au hacker. "
" Par nos diverses activités Internet, l'utilisation GPS, certains opérateurs ainsi que les systèmes d'exploitation, nos chers smartphones récoltent nos informations personnelles, décortiquent notre vie et nous géolocalisent. Toutefois, il existe des moyens pour préserver sa vie privée. "
"La loi de programmation militaire passe aujourd'hui devant les députés. Elle pourrait faciliter la cybersurveillance, avec des conséquences inquiétantes pour la vie privée."
"Des associations déplorent l'adoption de l'article 13 de la loi de programmation militaire renforçant l'accès temps réel de l'administration aux données internet. "
"La DGSE siphonne les câbles sous-marins qui atterrissent en France et, au travers d’un protocole d’échange, transmet une partie des données à la NSA. "
"Les députés ont adopté vendredi matin l'article 13 du projet de loi de programmation militaire, qui donne à l'Etat le droit de collecter des données sur les réseaux de communication sans contrôle judiciaire, et sans autorisation préalable de la CNCIS."
"Alors que l’actualité sur la NSA avait été calme durant les dernières semaines, de nouveaux documents dérobés par Edward Snowden relancent plusieurs débats. Dans un article publié hier par Huffington Post, on apprend ainsi que la NSA se livre à des surveillances très précises pour collecter des données personnelles sensibles sur certaines personnes, en vue de les discréditer si leurs idées extrémistes devaient prendre de l’ampleur.
[...]
Le risque existe ainsi que « le président demande à la NSA d’utiliser les résultats de la surveillance pour discréditer un adversaire politique, un journaliste ou un militant des droits de l’homme ». Une crainte qui ne semble pas extrême puisque les documents déclassifiés de la FISC montraient notamment qu’en dépit de leurs objections, les juges autorisaient les requêtes formulées par la NSA.
"Non mais franchement… Qui pourrait s’étonner de la mise sur écoute de toute la planète par les services de renseignement ? Et après tout, n’est-ce pas là leur raison d’être ? Cela ne peut gêner que ceux qui ont quelque chose à se reprocher, c’est à dire une minorité de personnes. Les arguments ne manquent pas pour minimiser la portée des révélations reposant sur les documents d’Edward Snowden. Pourtant, elles s’inscrivent dans une série qu’il serait dangereux d’écarter. Mises bout à bout, elles permettent de se faire une idée de la mutation en cours du concept de démocratie."
"business man with laptop over head - mad Je discutais vendredi dernier avec un journaliste du Monde qui m’avait appelé pour des éclaircissements sur certains aspects de la LPM suite au moratoire demandé par l’ASIC ; l’association (qui regroupe notamment AOL, Dailymotion, Google, Deezer, PriceMinister, Facebook, Yahoo…) fustigeait en effet l’extension substantielle de l’accès administratif des données de connexion conservées par les FAI et les hébergeurs de contenu sur Internet.
La raison de sa colère, plus précisément, tient à ce que la LPM (et son futur article 246-1) prévoit une double extension de la possibilité de récupérer des données de connexion :"
"« Ces révélations ont changé notre Internet à jamais. La vie privée a-t-elle seulement un avenir ? »
L’excellent journal The Guardian, très actif dans l’affaire Snowden, a récemment mis en ligne une vidéo simple et percutante sur la NSA et la problématique de la surveillance en ligne.
Nous vous en proposons sa transcription traduite ci-dessous. Et nous lançons un appel pour en faire des sous-titres à adjoindre à la vidéo (afin de vous faciliter la tâche, voici notre pad de travail)
Une vidéo à voir et à faire voir tant elle fait peur et démontre que nous avons changé de paradigme dans une indifférence presque générale."
"Après le flot continu de révélations sur le programme de surveillance de la NSA, un comité des Nations unies sur les droits de l'homme a fait passer une résolution autour du «droit à la vie privée à l'âge numérique» mardi 26 novembre. La résolution, portée par le Brésil et l'Allemagne, deux pays dont les dirigeants ont été espionnés par la NSA, déclare que «la surveillance et l'interception de données par les gouvernements et les entreprises "peut violer ou mettre à mal les droits de l'homme"», rapporte l'AFP."
"Baptisé “Pergame”, ce programme de géolocalisation a été exploité pendant plus de deux mois, entre fin 2012 et début 2013. Plusieurs centaines de personnes ont été visées et des dizaines d'enquêtes sont aujourd'hui menacées. L’affaire est prise très au sérieux au ministère de la justice, où l'on dénonce « de graves infractions pénales »."
"Dans un chapitre consacré à la "cybermenace", la loi de programmation militaire qui arrive en discussion ce mardi à l'Assemblée prévoit de confier au Premier ministre le pouvoir de répliquer aux attaques et d'ordonner aux FAI ou hébergeurs toute mesure urgente pour la sécurité des systèmes d'information, sans contrôle de proportionnalité.
L'article 14 du projet de loi confie au Premier ministre le soin de conduire l'action du Gouvernement en matière de sécurité de l'information, en s'appuyant sur les services de l'ANSSI (autorité nationale de sécurité des systèmes d’information), et crée surtout un pouvoir de contre-attaque aussi étendu que flou, qui autorise l'Etat à pirater des serveurs ennemis lorsque "le potentiel de guerre ou économique, la sécurité, ou la capacité de survie de la Nation" sont attaqués
L'article 15 crée une obligation de mettre en place à leurs frais des outils de "détection des événements susceptibles d’affecter la sécurité de leurs systèmes d’information" pour les FAI, hébergeurs et autres opérateurs dont les infrastructures sont considérées d'importance vitale pour le pays ; ces outils étant exploités par des tiers certifiés ou par les services de l'Etat lui-même (ce qui veut dire que l'Etat obligerait à l'installation de sondes qu'il contrôlerait directement ou indirectement).
L'article 16 du projet de loi de programmation militaire renforce l'insécurité juridique de l'article 226-3 du code pénal, qui jusqu'à présent interdit les appareils ou dispositifs "conçus pour" intercepter des correspondances privées ou des données informatiques, et qui désormais interdira les dispositifs "de nature à" réaliser de telles infractions. L'intention ne sera plus à rechercher, seul le résultat comptera. De quoi faire peur à quelques auteurs de logiciels ou vendeurs de matériels, d'autant que la sanction est de cinq ans d'emprisonnement.
Plus polémique enfin, l'article 16 bis du projet de loi dispose que "les agents de l’autorité nationale de sécurité des systèmes d’information, habilités par le Premier ministre et assermentés dans des conditions fixées par décret en Conseil d’État, peuvent obtenir des opérateurs de communications électroniques, en application du III de l’article L. 34-1 du code des postes et des communications électroniques, l’identité, l’adresse postale et l’adresse électronique d’utilisateurs ou de détenteurs de systèmes d’information vulnérables, menacés ou attaqués".
"Ils n'y ont certainement pensé que deux secondes autour d'une machine à café, mais ils y ont pensé. C'est en tout cas ce qu'affirme Eric Schmidt, qui assure que Google a réfléchi à la possibilité de déménager ses serveurs hors des Etats-Unis, pour ne plus être soumis aux lois américaines qui menacent la confidentialité de ses clients."
"La NSA a bien demandé à Linus Torvalds s’il était possible d’introduire au moins une porte dérobée au sein de Linux. Alors même que le père du noyau avait donné une réponse ambiguë il y a plus d’un mois, son père, député européen a répondu de manière beaucoup plus claire."