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Conflits d’intérêts, mélange des genres, lobbying décomplexé : les pays pétroliers n’ont pas seulement avancé leurs pions à la COP28, ils ont voulu démolir la crédibilité du multilatéralisme onusien sur la question climatique, estime Stéphane Foucart, journaliste au « Monde », dans sa chronique.
Si quelqu’un a placé une bombe à retardement dans votre maison, vous êtes en droit de la débrancher et de la détruire. Il en va de même pour notre planète. Formulé en 2021 par le chercheur et activiste Andreas Malm, ce constat reste plus que jamais valable au moment où s'achève la COP28 à Dubaï.
Comment voyager sans polluer ? C’est une question que se posent de plus en plus de personnes. Et au-delà, de celles qui se préoccupent de l’empreinte carbone de leurs voyages, le problème se pose plus globalement, pour notre société toute entière.
Car si nous voulons préserver nos conditions de vie futures et empêcher l’emballement climatique, nous devons diviser par 2 nos émissions mondiales d’ici à 2030 par rapport à 1990. Ce qui suppose une transformation radicale de nos sociétés qui passera aussi par une remise en question de nos façons de voyager. Aujourd’hui, l’avion est le mode de transport le plus polluant du fait des distances parcourues. Et pourtant, on le prend de plus en plus souvent sans y réfléchir. Rien qu’en France, les émissions de l’aérien représentent l’équivalent de 5,3 % des émissions globales, soit 2 fois plus qu’il y a 30 ans. Dans ce contexte d’urgence écologique, de plus en plus d’appels se multiplient donc pour réduire drastiquement l'usage de l’avion et limiter l'empreinte carbone du secteur. À l’image de l’ingénieur Jean-Marc Jancovici et sa proposition choc de mettre en place un quota de 4 vols en avion dans une vie. Alors pourquoi faudrait-il limiter l’usage de l’avion pour respecter l’accord de Paris ? Peut-on vraiment croire aux belles promesses d’un avion vert ? Et comment conjuguer l’envie de voyager et la préservation de notre planète ?
Réponses tout de suite dans ce décryptage de Paloma Moritz.
La société de conseil McKinsey s’est imposée comme un acteur incontournable du débat climatique. Pour le chercheur Édouard Morena, elle contribue à présenter le capitalisme vert comme « unique horizon bas carbone possible ».
Les émissions mondiales de dioxyde de carbone (CO2) d’origine fossile augmenteront de 1,1 % en 2023, les portant au niveau record de 36,8 milliards de tonnes de CO2. C’est la conclusion du 18e rapport annuel du Global Carbon Project sur l’état du budget carbone mondial, que nous avons publié aujourd’hui.
Rien que ces derniers mois, le gouvernement français :
➡️ A fait raser des arbres pour construire une autoroute dans le Sud-Ouest de la France, en réprimant les opposants au projet
➡️ A prolongé l’usage du Glyphosate
➡️ Emmanuel Macron a réclamé «une pause» dans la réglementation européenne sur les normes environnementales
➡️ Il a boycotté un sommet pour protéger l’Amazonie
➡️ Il a encouragé la chasse
➡️ Il a décoré le PDG de Total qui multiplie les projets écocidaires
➡️ Il a autorisé de nouveaux projets pétroliers
➡️ Il a tenté de dissoudre les Soulèvements de la Terre, plus grand mouvement écologiste du pays…Mais : il se met en scène en train de planter un arbre !
L’étude annuelle 2023 référence du Global Carbon Project (GCP) vient d’être publiée et elle n’apporte pas que des bonnes nouvelles. Les émissions mondiales de carbone provenant des combustibles fossiles ont de nouveau augmenté en 2023, pour atteindre des niveaux records. Le bilan de carbone mondial annuel prévoit des émissions de dioxyde de carbone fossile (CO2) de 36,8 milliards de tonnes en 2023, en hausse de 1,1 % par rapport à 2022. En y ajoutant les émissions de changement d’usage des terres (principalement la déforestation), les émissions atteindraient même 40,9 milliards de tonnes en 2023.
Ces derniers mois, les majors pétrolières sont revenues sur leurs engagements pour la transition écologique. Sultan al-Jaber, à la tête du sommet international sur le climat de Dubaï, a soutenu, à rebours de la science, qu’il n’y avait aucun scénario prouvant que la fin des énergies fossiles sauverait le climat.
C'est un mécanisme obscur mais aux ravages bien réels. Créé dans les années 60, le "règlement des différents entre investisseurs et États" (RDIE) s'est transformé en obstacle majeur pour le climat. Des investisseurs peuvent en effet réclamer des sommes astronomiques à des États dès que leurs intérêts se trouvent fragilisés. C'est ce que dénonce un rapport très détaillé de l'Onu qui appelle les États à se retirer unilatéralement de ces accords.
Désabusé face aux « échecs » successifs que représentent pour eux les COP, le collectif Scientifiques en Rébellion organise dans plusieurs pays des « COPalternatives » visant à valoriser le pouvoir du militantisme. En parallèle de la COP28 qui se déroule à Dubaï, les initiatives françaises culminent ce week-end à Bordeaux pour une contre-COP mêlant débats, performances artistiques et actions de désobéissance civile.
Il a tenu ces propos lors d'un événement en ligne organisé par l'initiative She Changes Climate, selon une vidéo diffusée par le "Guardian".
The president of Cop28, Sultan Al Jaber, has claimed there is “no science” indicating that a phase-out of fossil fuels is needed to restrict global heating to 1.5C, the Guardian and the Centre for Climate Reporting can reveal.
Le dépassement de l’objectif +1.5°C de réchauffement mondial est un sujet qui revient fréquemment sur la table. Pour certain(e)s, il n’y a aucune chance de préserver cet objectif. Pour d’autres, à l’instar du célèbre climatologue Michael E.Mann, c’est encore possible.
Un président de COP ne devrait pas dire ça. The Guardian vient de révéler une vidéo dans laquelle Sultan Al Jaber, président de la COP28, affirme que la sortie des énergies fossiles pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C ne repose pas sur des "données scientifiques". Une polémique de plus pour celui qui est également PDG d'une compagnie pétrolière. "Le masque tombe mais on le savait déjà. Le président de la COP28 et le président de l’Adnoc sont une seule et même personne", épingle le spécialiste Arnaud Gossement
3,000+ academics call for a Fossil Fuel Treaty — The Fossil Fuel Non-Proliferation Treaty Initiative
We, the undersigned, call on governments around the world to adopt and implement a Fossil Fuel Non-Proliferation Treaty, as a matter of urgency, to protect the lives and livelihoods of present and future generations through a global, equitable phase out of fossil fuels in line with the scientific consensus to not exceed 1.5ºC of warming.
Réunis au sein du collectif Lutte & Contemplation, des chrétiens s’engagent pour l’écologie au nom de leur foi. Ils agissent aussi bien auprès des institutions que sur le terrain aux côtés d’autres activistes.
Le collectif Scientifiques en rébellion organise une COP alternative à Bordeaux afin de dénoncer l’échec de la gouvernance climatique mondiale et d’inventer de nouveaux imaginaires.
Souvent ridiculisés, les petits gestes militants peuvent avoir un impact réel pour changer la norme sociale. Un point de vue qui suppose de réfléchir à ce qui compte comme “petit” geste et sur le type d’impact qu’on veut prioriser.
Il faudrait un livre entier pour décrire et analyser toutes les controverses sur TotalEnergies. Depuis plus de 50 ans, l’entreprise française est au cœur de polémiques et arrive toujours à s’en sortir, bien aidée par les pouvoirs publics, sans vraiment en payer le prix.
Dans un rapport publié en amont de la COP 28, qui démarre jeudi 30 novembre à Dubaï, l’ONG Finance Watch dénonce l'influence néfaste des économistes. Elle les accuse de sous-estimer les conséquences du réchauffement climatique. Selon l'ONG, leurs prévisions optimistes ralentissent l’action politique.