417 liens privés
Dans la foulée du scandale du Mediator, la loi Bertrand ambitionnait en 2011 de « garantir l’indépendance et l’impartialité des décisions en matière de santé ». Une vaste base de données a donc été mise en ligne, recensant les liens entre laboratoires et professionnels. Nous avons épluché les connexions financières à l’échelle du CHU de Clermont-Ferrand en 2018. Conclusion : d’importantes lacunes persistent dans le dispositif.
Loin de se calmer, la fuite en avant dans le prix des nouveaux médicaments semble s’accélérer, avec des traitements chiffrant parfois à plusieurs centaines de milliers d’euros, financés par la sécurité sociale.
Le laboratoire suisse va vendre 2,1 millions de dollars un traitement né grâce aux dons des Français. Une illustration des aberrations du marché du médicament.
En cinq ans, les laboratoires pharmaceutiques ont versé plus de 600 millions d’euros aux professionnels de santé.
Second volet de notre enquête sur le prix des médicaments, avec l'exemple du Sovaldi. Cet antiviral agissant contre l'hépatite C, présenté comme (...)
Quels sont les médicaments les plus coûteux pour l'assurance maladie ? Basta ! a compilé les données de l'année 2016 et établi un classement des (...)
La nouvelle norme ISO 16128, censée définir les ingrédients des cosmétiques bio ou naturels, ne ferait qu'embrouiller davantage les consommateurs.
"Le retrait des médicaments dangereux du marché mondial n'est pas aussi systématique que l'on pourrait le penser. L'Afrique est touchée de plein fouet par ce fléau."
"Inventé il y a plus de soixante ans, le Daraprim est en passe de devenir un symbole aux Etats-Unis. Indiqué dans le traitement de la toxoplasmose, une maladie infectieuse due à un parasite, ce médicament a vu son prix bondir de 13,50 à 750 dollars (de 12,1 à 673 euros) du jour au lendemain. Son fabricant, Turing, n’est pas un laboratoire comme les autres : il s’agit d’une start-up créée par un ancien gérant de hedge fund, Martin Shkreli, en vue d’optimiser la valeur de molécules anciennes, mais souvent en situation de monopole."
"Les médecins français ne disposent pas d'une base de données publique indépendante et exhaustive sur les médicaments. Le Vidal, qui fait office d'encyclopédie, est payant et financé par l'industrie pharmaceutique. Le principal projet de ce type a été tué dans les années 2000 par les politiques sous l'influence de l'industrie pharmaceutique. Explications."
"Une association anglaise de protection des consommateurs dénonce les rejets des usines pharmaceutiques chinoises et indiennes qui favorisent l’émergence partout dans le monde de bactéries super-résistantes.
"Découvertes au cours de l'enquête sur l'affaire du Mediator, une soixantaine de notes confidentielles, écrites de la main de Jacques Servier, dévoilent les coulisses du lobbying pharmaceutique. Le patron du laboratoire suit à la loupe les débats de l'administration et l'on découvre un univers d’intrigues, de rivalités, d’influences et de règlements de comptes."
"La mise sur le marché de médicaments et leur remboursement sont soumis à des commissions supposées indépendantes. Or, plusieurs mois d'enquête ont permis à Mediapart de découvrir que, pendant des années, des membres éminents de ces commissions (dont un président) ont conseillé secrètement les laboratoires pharmaceutiques. L'affaire, au-delà des questions déontologiques et de conflits d'intérêts, interroge la probité du système sanitaire français."
"244 millions d’euros : c’est ce qu’ont dépensé les laboratoires pharmaceutiques en cadeaux, voyages, repas et nuits d’hôtels pour les professionnels de santé français – médecins en tête – entre janvier 2012 et juin 2014. Ces liens troublants entre fabricants de médicaments et prescripteurs ont été révélés par l’association Regards citoyens, qui a collecté pendant près de deux ans les données publiées sur les sites des Ordres de médecins et sur celui du ministère de la Santé."
"La bataille autour du sofosbuvir, médicament révolutionnaire contre l’hépatite C, se poursuit. Mardi 10 février, l’organisation médicale humanitaire Médecins du monde (MDM) a attaqué le brevet de ce traitement, commercialisé depuis 2013 sous le nom de Sovaldi, auprès de l’Office européen des brevets. Tout en reconnaissant une avancée thérapeutique majeure, MDM conteste que cette molécule du laboratoire américain Gilead Sciences soit suffisamment innovante pour être couverte par un brevet. Surtout, elle juge son prix « exorbitant » et dénonce l’absence de génériques."
"La ministre de la Santé Marisol Touraine a annoncé sa stratégie face à la demande inique de la firme américaine Gilead pour son nouveau traitement contre l’hépatite C, le Sovaldi, le nom commercial du sofosbuvir. En France, Gilead réclame 56 000 euros par patient pour une cure de douze semaines. En Allemagne, le prix a été fixé à 49 000 euros, au Royaume-Uni à 44 000 euros. Dans tous les cas de figure des sommes astronomiques."
"Les représentants des Etats membres ont décidé de «déclassifier» le texte sur lequel négocie la Commission européenne avec les Etats-Unis."
"Le septième « round » de négociations entre l'UE et les États-Unis a lieu cette semaine. Des deux côtés de l'Atlantique, les industries pharmaceutiques en attendent beaucoup. Washington voudrait aller jusqu'à négocier sur la fixation du prix des médicaments."
"Les brevets déposés sur les végétaux font l’objet d’une compétition acharnée entre les multinationales. « Un médicament sur deux vient d’une plante », rappelle le chercheur Pierre Johnson [1]. « Cherchez l’erreur : 90 % du patrimoine biologique mondial se trouve dans les pays dits "en voie de développement", quand 97 % des brevets sont détenus par les pays industrialisés », alertait Catherine Grèze, eurodéputée EELV, en septembre 2012 dans les colonnes de Basta !. Face à cette « colonisation des savoirs », le Parlement européen vient d’adopter le 11 mars un nouveau règlement pour lutter contre la « biopiraterie », c’est-à-dire l’appropriation d’une ressource génétique (ou d’un savoir lié à une ressource) par une entreprise ou un laboratoire sans accord ni rémunération du pays ou de la communauté locale qui les détient."