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"La Commission européenne a dû reporter mardi 8 mars un vote sur sa proposition de prolonger l’autorisation de l’utilisation du glyphosate pour quinze ans, après que plusieurs pays européens ont rejoint le camp des opposants à cette substance soupçonnée d’être cancérogène."
"Face à la levée de boucliers, la Commission a dû reculer et finalement renoncer à faire voter le renouvellement pour 15 ans de l’autorisation du Glyphosate, par le Comité d’experts des Etats-membres."
"La Commission européenne doit se prononcer sur l'autorisation ou non de vente d’un herbicide, le glyphosate, qui entre dans la composition du Roundup de Monsanto. Problème : l'avis de l'Autorité européenne prend en compte les études favorables des industriels, tandis que de nombreux scientifiques estiment que le produit est cancérogène."
"Fongicides, herbicides, insecticides… Plusieurs centaines de pesticides différents sont aujourd’hui utilisés sur les exploitations agricoles en Europe. Depuis l’après-guerre, leur utilisation s’est généralisée et ils sont devenus, avec les engrais chimiques, un des piliers de l’agriculture intensive. Aujourd’hui, de plus en plus d’agriculteurs choisissent de sortir de ce modèle pour des raisons de santé, d’éthique ou économiques. A quoi ressemble le travail d’un agriculteur sans produits phytosanitaires, et surtout, peut-il en vivre ?"
"Atteindre 20% des terres agricoles françaises en bio en 2020 : tel était l’objectif fixé il y a presque dix ans. On en est encore très loin ! Le nombre de fermes bio augmente moins vite que la demande de produits sans pesticides. Que font les régions en la matière, alors qu’elles disposent de plusieurs budgets accordés par l’Europe et sa politique agricole commune ? L’agriculture bio se porte bien dans le sud de la France mais demeure très marginale dans le nord et le centre. Même si elle crée plus d’emplois que l’agriculture industrielle et polluante, elle est loin d’être autant soutenue, alors que l’austérité menace. Explications et cartographie."
"Une des lignes de fracture qui séparent aujourd’hui le monde agricole tient au modèle suivi. Face à la crise, certains prônent l’agrandissement des fermes (un modèle qui progresse d’ailleurs puisque les exploitations de plus 100 ha ne cessent d’être plus nombreuses), quand d’autres ne jurent que par la petite taille et les circuits courts (des fermes qui, d’ailleurs, survivent assez bien). Mais les deux modèles sont probablement interdépendants, estime François Purseigle, sociologue et ingénieur agricole, qui estime qu’il n’y a « pas une recette magique » pour remettre l’agriculture sur le chemin de la croissance."
"Un dimanche de printemps 2014, Marie-Yvonne Lethuillier a vu la carapace de son mari se fendre : « Il m’a dit qu’il n’allait pas pouvoir faire la traite. » Une « grande fatigue » s’est abattue sur les épaules de Frédéric, éleveur laitier à Auvers-sous-Monfaucon (Sarthe). Une maladie dont il peine aujourd’hui à retrouver le nom en anglais. Son « burn-out », somme d’un trop plein de travail et d’une accumulation de dettes, lui vaudra quatre mois d’arrêt de travail et une grande remise en question."
"« Mes pneus, je les ai gardés chez moi. Je ne comprends pas pourquoi des agriculteurs manifestent. Ils demandent des aides, des prix. Mais il faut revoir le système. Moi, j’ai fait le choix d’aller vers la bio. » Eleveur laitier breton, installé à Pleumeleuc (Ille-et-Villaine), Richard Leduc fait partie des nouveaux convertis à l’agriculture biologique. Son cas n’est pas isolé, loin s’en faut. La crise agricole, qui secoue nombre d’agriculteurs étranglés financièrement par des prix bas et des charges élevées, suscite un afflux de conversions."
"Christophe Felix utilise une farine « éthique ». Ce boulanger l’achète dans une ferme installée sur les rives du Doubs à quelques kilomètres de sa boulangerie. Et pour l’agriculteur qui le fournit, ce commerce local le libère des diktats des marchés financiers.
Plus de 1 000 producteurs adhèrent à ce circuit court qui promeut l’agriculture locale. Un acte citoyen aussi pour les acheteurs qui préservent le revenu de l’agriculteur sans pour autant payer plus cher. Des initiatives qui tranchent avec les dernières manifestations d’agriculteurs."
"« Quand on voit notre voisin agriculteur sur son tracteur traiter ses pommiers sans protection particulière, on se dit que ça va. Mais quand il arrive en tenue de cosmonaute, on se dépêche de faire rentrer les enfants ! » C’est ainsi que Marie Pasquier résume la cohabitation quotidienne de sa famille avec les arboriculteurs du Rhône, au sud de Lyon, dont les vergers les plus proches sont à cinq mètres de ses fenêtres. Elle dénombre « 20 épandages par saison, entre mars à septembre », qui la dissuadent d’avoir son propre jardin, car « ce n’est pas la peine d’essayer de cultiver des légumes bio par ici. » Elle ne sait pas quelle est la teneur des pulvérisations qui laissent un dépôt jaune sur sa terrasse. Sa famille a toujours vécu là, et elle a commencé à se documenter sur la question des pesticides après le décès de son père, mort d’un lymphome."
"Les émissions de gaz à effet de serre liées au secteur agricole sont dans le collimateur des gouvernements. Un nouveau concept émerge : « l’agriculture climato-intelligente », en vue de produire plus et mieux… Dans les arènes des négociations sur le climat, les multinationales sont dans les starting-blocks pour promouvoir des « engrais intelligents » et des plantes génétiquement modifiées tolérantes à la sécheresse. Alors que l’agro-industrie est en passe de remporter la bataille sur l’agro-écologie, des chercheurs et des ONG tentent de renverser la donne. Enquête."
"La première mission de l'agriculture n'est pas de produire mais de nourrir, ce qui est très différent. Célèbre pour son engagement en faveur d'une éthique de consommation respectueuse de l'homme et de la planète, l'agronome prédit le chaos rapide si persiste cette forme de croissance. Un cri d'alarme d'une lucidité glaçante."
"Le glyphosate est le principe actif de plusieurs herbicides (dont le Roundup de Monsanto, mais depuis 2000, année de fin du brevet sur cette molécule, de nombreuses autres entreprises commercialisent des herbicides à base de glyphosate). Dans l’Union européenne, les pesticides sont autorisés pour une période de dix ans. Ce délai, pour le glyphosate, devait expirer en 2012, mais cette molécule reste autorisée le temps de « négocier » son renouvellement pour les dix prochaines années. Si l’ensemble des comités d’experts soulignent des impacts avec le glyphosate sous sa forme commerciale, ils publient cependant des avis divergents sur la molécule de glyphosate elle-même. La décision de renouvellement – ou non - d’autorisation de cette dernière aura bien sûr des conséquences aussi sur les dossiers des plantes génétiquement modifiées (PGM), la majorité d’entre elles ayant été modifiées pour « tolérer » le Roundup."
"L’idée, lancée par la Commission européenne en 2010, a été adoptée formellement en mars 2015 : les États disposent désormais d’une nouvelle procédure pour restreindre ou interdire la culture d’OGM sur leur territoire, la balle est donc maintenant dans leur camp. L’Allemagne et l’Écosse notamment, réfléchissent à cette mise en œuvre. Déposé à la mi-juillet, le projet de loi qui inclut la transposition en droit français de cette directive européenne a été formellement adopté par l’Assemblée nationale le 17 septembre 2015. Il doit encore passer devant le Sénat pour pouvoir être définitivement promulgué.
Mais sans attendre ce vote du Sénat, le ministère de l’Écologie a enclenché la procédure pour demander à Monsanto, Syngenta et Bayer d’exclure la France de leur demande d’autorisation de maïs transgénique. Cette demande, précise-t-on à Inf’OGM, a été notifiée à la Commission européenne."
"Pour qu’un État membre de l’Union européenne (UE) puisse interdire une plante génétiquement modifiée (PGM) à la culture, encore faut-il qu’il justifie juridiquement cette interdiction par un texte lui conférant cette possibilité. Au sein de l’Union européenne, il existe plusieurs bases juridiques pour justifier d’une interdiction nationale. Chacune d’elle s’inscrit dans un contexte particulier et ne peut être utilisée que sous certaines conditions. La France, notamment, a fait l’expérience de ces différentes possibilités suite à l’annulation de plusieurs de ses moratoires. Face à ces difficultés, l’Union européenne a adopté en 2015 une nouvelle procédure pour permettre aux États membres d’interdire la culture de PGM. Tour d’horizon des différentes manières d’interdire la culture de PGM en Europe."
"Les parties civiles saluent une décision "historique" qui va faire jurisprudence. La firme américaine dénonce un verdict "contraire aux principes du droit""
"« Cette victoire est dédiée à tous ceux qui ne sont plus là aujourd’hui pour se battre et est un message d’espoir pour les autres. » C’est un combat commencé il y a 8 ans contre le géant Monsanto qui s’achève pour Paul François, céréalier en Charente. Le 10 septembre, la Cour d’appel de Lyon a donné raison à l’agriculteur en concluant à la responsabilité de la firme multinationale dans le préjudice de Paul François suite à l’inhalation de monochlorobenzène, un composant du Lasso, un herbicide fabriqué et par Monsanto. Pour la documentariste Marie-Monique Robin, auteure de plusieurs films et ouvrages sur Monsanto, cette condamnation est réellement « historique ». « C’est la première fois qu’un agriculteur fait condamner Monsanto », souligne t-elle."
"En 2015, le maïs génétiquement modifié MON810 n’a plus la cote en Roumanie. Deux hectares et demi seulement ont été cultivés avec cette plante génétiquement modifiée (contre 770 hectares en 2014)… C’est une première historique. La Roumanie a en effet été, avant son entrée dans l’Union européenne, un pays qui a accueilli plus de 140 000 hectares de soja transgénique tolérant le glyphosate en 2006. Mais ce soja RR n’étant pas autorisé par la législation européenne, la Roumanie a dû arrêter cette culture à son entrée dans la Communauté européenne en 2007. Elle pouvait néanmoins cultiver, comme l’Espagne, du maïs transgénique MON810 produisant un insecticide contre la pyrale. Ce qu’elle a fait."
"Des grains de raisin qui poussent dans d’autres grains, des feuilles déformées, des bouts de grappes qui ne fleurissent pas et ne donnent pas de fruits. En France, en Suisse, en Italie et en Autriche, des dizaines de viticulteurs ayant utilisé pendant l’été 2014 un produit fongicide commercialisé par la Bayer CropScience – la branche agricole de la multinationale allemande Bayer – ont constaté depuis le printemps 2015 des anomalies dans leurs vignes."
"Depuis 1990, la planète perd chaque année 51 600 kilomètres carrés de forêt, l’équivalent de la taille des régions Nord - Pas-de-Calais et Centre réunies. C’est l’un des constats du rapport sur « l’évaluation des ressources forestières mondiales 2015 », dévoilé, lundi 7 septembre, à Durban, en Afrique du Sud, où se tient toute la semaine le XIVe Congrès forestier mondial."