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Peut-on croître sans polluer ? C’est l’affaire Galilée du XXIe siècle. Quoi de mieux que le rapport du GIEC sur l’atténuation du changement climatique pour éclairer la question du « découplage », cette hypothèse d’une dissociation entre croissance du PIB et émissions de gaz à effet de serre. Direction le Chapitre 2 où une partie est dédiée au sujet (voir : Le découplage dans le rapport AR6 du GIEC). Cette partie mobilise 21 études scientifiques et la grande majorité d’entre elles sont sceptiques. Le découplage y est décrit comme « insuffisant » avec des taux de réduction « bien trop faibles », et la croissance verte comme une stratégie « trompeuse » et « malavisée » qui « repose en partie sur la foi ».
C’est une information qui n’a pas du tout fait la une et qui est pourtant cruciale pour notre avenir. Le 31 mai 2023, 40 scientifiques expliquaient dans la revue Nature pourquoi la Terre pourrait devenir inhabitable. Sur les 8 seuils de “sécurité et justice” indispensables pour « assurer la sûreté des personnes et la stabilité de la planète », 7 ont déjà été dépassés… Ce qui est inédit ici, c’est que les scientifiques ont intégré aux limites de notre planète, la justice et donc la dimension humaine. En montrant les points à partir desquels la déstabilisation du système Terre allaient avoir des effets néfastes pour les êtres humains avec des épidémies, des canicules, des pénuries alimentaires ou encore des migrations forcés.
Dès la fin des années 1970, les gouvernements des pays industriels, constatant l’inéluctabilité du réchauffement, ont délibérément poursuivi leurs activités polluantes quitte à s’adapter à leurs effets sur le climat, rappelle Jean-Baptiste Fressoz dans sa chronique.
For economist Timothée Parrique, our survival depends on our ability to change our economic model to degrowth towards a post-growth economy.
A researcher in ecological economics at Lund University in Sweden, his thesis "The political economy of degrowth" (2019) has been adapted into a mainstream book: "Slow down or perish. The economics of degrowth" (September 2022). In it, he explains the urgent need for a great slowdown of production in rich countries, the overcoming of the mythology of growth, and the dismantling of capitalism.
La réforme des retraites est en France un sujet de crispation depuis plusieurs décennies. Des grèves de 1995 jusqu’à la dernière élection présidentielle 2022, le sujet alimente les débats chaque année, et est l’une des priorités du gouvernement Macron.
Le débat sur les retraites revient au pas de course à l’issue de la publication du dernier rapport du Conseil d’Orientation des Retraites (COR), travail prospectif à l’horizon 2070 qui repose sur des hypothèses habituelles de croissance de la productivité, de dynamique démographique (natalité, mortalité et taux d’activité) ainsi que de performances du marché du travail (taux de chômage).
Dans un entretien au « Monde », le physicien, coauteur il y a cinquante ans du rapport du Club de Rome « Les Limites à la croissance », estime que l’impératif est aujourd’hui de changer « les valeurs et les objectifs » des sociétés contemporaines, qui courent à leur perte.
Le terme « découplage » est habituellement utilisé pour désigner la possibilité d’une croissance économique, mesurée par une hausse du PIB, qui a lieu de manière simultanée à une baisse des consommations de ressources et des impacts environnementaux.
Changement climatique, déclin rapide et massif des espèces, recul continu du jour du dépassement, accroissement des inégalités… À mesure que les signaux d’alerte sociaux et environnementaux se multiplient, nos modes de développement apparaissent de plus en plus incompatibles avec un avenir positif et durable.
La plupart des candidats à l’élection présidentielle prétendent concilier la poursuite de la croissance et la préservation de l’environnement. Une récente note de l’Agence européenne pour l’environnement souligne l’incompatibilité de ces deux projets, relève dans sa chronique Stéphane Foucart, journaliste au « Monde ».
The Shift Project vous présente son chantier d’urgence dans le contexte de la crise du COVID-19, et la campagne de financement participatif qui vise à le financer.
Le think-tank The Shift Project a présenté les grandes lignes de son plan de transformation pour décarboner l’économie française et assurer sa résilience. En guise de première étape, il nous faut collectivement renoncer à l’idée de croissance.
Dans cette tribune, François Ruffin rappelle l’enjeu de la bataille des retraites : réduire la place du travail dans nos vies. Et comment ce projet d’émancipation est éminemment écologique.
La réforme des retraites vous dit : « vous allez devoir travailler plus longtemps ». Quoi de plus absurde quand les accords sur le climat appellent à réduire drastiquement la production et donc le temps de travail ? Voici donc un texte écologique qui vient plutôt proposer d’étendre la retraite au reste de la vie.
Leçon inaugurale de Jean-Marc Jancovici à Sciences Po le 29/08/2019
Chacun ses angoisses et ses réponses. Pour de plus en plus de gens, dont je fais partie, les craintes prioritaires portent sur la survie à terme de la majorité des espèces vivantes, dont les humains, mais aussi sur les conséquences dévastatrices des inégalités sociales secrétées par le capitalisme, ou encore sur le délitement de la démocratie et la montée des régimes autoritaires et répressifs dans le monde. En résumé, il s’agit de risques d’effondrement, un terme certes ambigu – il en existe diverses modalités et on en ignore les délais et l’ampleur vu que cela dépendra en partie de ce qui sera entrepris… ou pas - mais non dépourvu d’intérêt pour signifier l’énormité des enjeux. Voir ma chronique récente dans Politis (en accès libre, ce qui n’interdit pas de s’abonner à cet excellent hebdomadaire) : Effondrement en cours : on fait quoi ?.
Si le monde continue à privilégier une croissance économique rapide alimentée par des énergies fossiles, l’augmentation de la température moyenne globale atteindrait 6,5 à 7°C en 2100 par rapport à l’ère préindustrielle, soit 1°C de plus que dans les précédentes estimations, prévoient deux modèles climatiques français dévoilés mardi.
"Si un jour un partit politique voulait proposer des mesures vraiment protectrices de l’environnement il devrait proposer 3 choses:
- Réduire le pompage des ressources en réduisant les revenus
- Donner le surplus de revenus à ceux qui en ont besoin immédiatement
- Substituer le travail « machine » par du travail humain.
Les énergies renouvelables, et notamment le solaire photovoltaïque, connaissent des progrès technologiques et un essor fulgurants. Sans pour autant remplacer réellement les énergies fossiles. Car l'efficacité historique de celles-ci semble inégalable et apprendre à s’en passer nécessitera peut-être plus qu’une transition.
Alors que l’alarme sur l’effondrement du vivant n’a jamais été aussi forte, le gouvernement veut priver le Conseil national de protection de la nature de sa capacité à protéger les espèces menacées.