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Dans cette tribune, François Ruffin rappelle l’enjeu de la bataille des retraites : réduire la place du travail dans nos vies. Et comment ce projet d’émancipation est éminemment écologique.
Depuis deux ans l'espérance de vie diminue aux Etats-Unis et pour la première fois cette année également au Royaume-Uni. Les causes multiples de cette régression ne sont pas exactement les mêmes entre ces deux pays, mais les inégalités et l'accès au système de santé restent des facteurs communs qui soulignent les limites des politiques pratiquées outre-Manche et outre Atlantique.
L’attachement du gouvernement au changement structurel du système de retraites n’est pas surprenant, car cette réforme affaiblit le monde du travail. Elle permet aussi de réduire les transferts sociaux et d’envisager de futures baisses d’impôts. C’est une réforme profondément ancrée dans la pensée néolibérale.
Fredric Jameson a écrit un jour qu’il était plus facile d’imaginer la fin du monde que de concevoir la fin du capitalisme. Pendant un certain temps, la formule de Jameson reprise par Slavoj Zizek et bien d’autres semblait indiquer la possibilité d’une critique radicale de l’ordre dominant de la civilisation capitaliste euro-moderniste. Mais au lieu de cela, cette formule est devenue un trope maintes fois répétée par des journalistes, des experts, des politiciens et des activistes ; de sorte qu’aujourd’hui, c’est une phrase ou une réflexion qui, avant tout, a tendance à tranquilliser les gens dans la mesure où elle pointe notre manque de capacité à imaginer quelque chose de différent.
Les tensions sociales dans le monde ont un point commun : le rejet des inégalités et de la perte de contrôle démocratique. Le moteur de la contestation pourrait bien être la perte de pertinence face aux défis actuels du néolibéralisme, qui aggrave sa propre crise et ouvre la porte à l’affrontement.
Deux personnes sur trois ont déjà changé leurs achats au quotidien pour mieux préserver la planète, selon le baromètre GreenFlex-Ademe. Et une sur quatre juge que la priorité est de réduire ses achats.
« Sortir du mythe de la croissance infinie ». Pour une majorité de Français, c’est désormais une nécessité.
En remportant 10 % des sièges lors de l’élection du Parlement européen, les écologistes ont réveillé un vieux débat sur le positionnement politique de leur mouvement. Est-il plutôt de gauche, comme le suggèrent la plupart des alliances qu’il a nouées jusqu’ici, ou plutôt libéral, comme l’indiquent à la fois le ralliement à M. Emmanuel Macron de plusieurs anciens dirigeants écologistes (MM. Daniel Cohn-Bendit, Pascal Canfin, Pascal Durand) et certaines coalitions qui, en Allemagne, incluent déjà la droite et les Verts ?
Trois rapports d’origines diverses mais publiés simultanément établissent un état des lieux impressionnant du creusement des inégalités en France en de très nombreux domaines : travail, revenus, éducation, logement, mortalité… Des études qui contredisent une nouvelle fois la pseudo-théorie d’Emmanuel Macron sur le ruissellement.
D’un côté, Emmanuel Macron reçoit le chef autochtone Raoni et l’assure du soutien de la France pour préserver l’Amazonie. De l’autre, le ministère de l’Économie et des Finances et le grand patronat français accueillent une délégation de ministre, gouverneurs et gros industriels brésiliens pour discuter des « opportunités » économiques offertes par les privatisations et les projets industriels au Brésil et… en Amazonie.
Dans Perdre la Terre (Seuil, 2019), le journaliste américain Nathaniel Rich raconte l’incroyable consensus bâti en dix ans par quelques pionniers, qui a failli aboutir à un accord international contraignant en 1989 sur la question climatique. L’échec final, malgré un alignement des astres jamais retrouvé depuis, constitue un accablant témoignage historique et une précieuse leçon pour l’avenir.
Dans une accablante enquête, Nathaniel Rich raconte comment les Etats-Unis, conscients de longue date du changement climatique, ont fait capoter un accord mondial pour limiter les émissions en 1989
Croissance verte ou décroissance ? L’économie peut-elle passer d’un modèle dégénératif à un modèle régénératif ? Les taxes peuvent-elles vraiment changer les comportements ? Autant de questions auxquelles Kate Raworth apporte de passionnantes réponses dans son ouvrage La théorie du donut, paru le 15 novembre aux éditions Plon. Nous avons rencontré cette économiste britannique qui dénonce les dogmes qui façonnent nos politiques en se drapant dans une légitimité scientifique que l'on peut remettre en question. Elle propose surtout une nouvelle vision qui replace l’économie au coeur du vivant et tente de remplacer l’obsession du PIB par un indicateur bien plus croustillant - et pertinent : le donut.
Pour les «collapsologues», la fin de notre civilisation thermo-industrielle est inéluctable. Pour s’y préparer, il est urgent de redéfinir notre rapport individuel et collectif au monde.
En entrant dans le gouvernement Philippe, Nicolas Hulot avait fait le pari de réussir à imposer une politique de transition écologique dans un cadre néolibéral. Mais cette pensée a eu raison de ses ambitions et ne l’a mené qu’à des impasses.
Il est possible d'attaquer leur modèle en proposant un nouveau système dans lequel les utilisateurs sont propriétaires de leurs données et bénéficient de la valeur créée.
En quelques années, nos données personnelles ont été transformées en monnaie d’échange contre une boîte mail, un espace de stockage en ligne ou encore un réseau d’ « amis ». Considérant la richesse accumulée par les sociétés pourvoyeuses de ces services, nous avons compris à quel point cette relation était asymétrique. Aujourd’hui, certains en appellent au « partage des richesses » en proposant que nous puissions tirer quelque chose de ces données en les vendant plutôt qu’en les cédant gratuitement. Cette idée qui fait son chemin relève d’une idéologie libérale assumée (voire le rapport du Think-tank Génération Libre) qui ne va pas sans poser quelques questions de fond. Creusons.
Quand bien même la croissance reviendrait dans les pays développés, elle empêcherait d’atteindre les objectifs climatiques. D’autres chemins vers le progrès humain méritent d’être explorés.
Blade Runner 2049 semble avoir réussi son pari, en recueillant des avis globalement favorables de la part du public et de la critique. Les inconditionnels du premier film de 1982 retenaient pourtant leur souffle, en redoutant un nouveau massacre de licence par les studios d’Hollywood. C’était mon cas et pour tromper l’angoisse, j’avais écrit en 2015 un billet (Blade Runner, l’oeuvre ouverte et la libération des possibles) pour traiter sous un angle juridique la question de la réalisation de cette suite.
Elue fin juin présidente de la Fondation Nicolas Hulot, la journaliste Audrey Pulvar dénonce la célérité de la France à mettre en œuvre le traité UE-Canada le 21 septembre.