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Notre maison brûle, nos sociétés marchent sur la tête, mais l’on regarde ailleurs. Pourquoi ? La sidération se conjugue avec l’illusion qu’on aura le temps et l’incapacité à imaginer d’autres issues. D’où l’importance de démontrer, par l’exemple, qu’autre chose est possible. Et enthousiasmant.
Températures moyennes mondiales, fonte des glaces, réchauffement de l’océan, concentration atmosphérique de méthane, multiplication des canicules et des incendies, émissions de carbone des sols, violence des tempêtes et des précipitations, chute de la biodiversité… Au fil des études scientifiques et autres récents rapports, la Terre multiplie désormais les signaux d’un dérèglement qui monte rapidement en puissance.
Réduire nos consommations, devenir "écoresponsable", ne suffira pas. Partout dans le monde, les partisans de la décroissance prônent une révision bien plus radicale des modes de production, des rapports sociaux, de l'échelle des besoins.
Fredric Jameson a écrit un jour qu’il était plus facile d’imaginer la fin du monde que de concevoir la fin du capitalisme. Pendant un certain temps, la formule de Jameson reprise par Slavoj Zizek et bien d’autres semblait indiquer la possibilité d’une critique radicale de l’ordre dominant de la civilisation capitaliste euro-moderniste. Mais au lieu de cela, cette formule est devenue un trope maintes fois répétée par des journalistes, des experts, des politiciens et des activistes ; de sorte qu’aujourd’hui, c’est une phrase ou une réflexion qui, avant tout, a tendance à tranquilliser les gens dans la mesure où elle pointe notre manque de capacité à imaginer quelque chose de différent.
Les nouvelles technologies ont permis un essor sans précédent de l’accès à l’information, aux multiplicités des sources, à la diffusion des savoirs, à la pluralité des points de vue. Donc de l’appropriation par les citoyens de nombreux enjeux auparavant réservés à une oligarchie d’experts. Mais il existe un côté obscur à cet essor : celui, en parallèle, de la surveillance, voire de l’espionnage, au service du contrôle et du fichage, par le biais d’Internet, des réseaux de télécommunication, de logiciels espions, de puces électroniques, de la massification de la vidéosurveillance... La plupart du temps, ce fichage des consommateurs et des citoyens se mène à des fins commerciales. Demain, permettra-t-il l’avènement d’une société totalitaire ?
Les énergies renouvelables, et notamment le solaire photovoltaïque, connaissent des progrès technologiques et un essor fulgurants. Sans pour autant remplacer réellement les énergies fossiles. Car l'efficacité historique de celles-ci semble inégalable et apprendre à s’en passer nécessitera peut-être plus qu’une transition.
L'an prochain, les caméras de vidéoprotection représenteront 70% de tous les objets connectés exploitant la 5G dans le monde.
Au sein de l’Europe, où la 5G est vendue comme une nouvelle révolution, l’Italie a pris une longueur d’avance. Plusieurs régions, comme L’Aquila dans les Abruzzes, y servent de terrain d’expérimentation pour cette nouvelle technologie. Mais alors qu’État et industriels applaudissent, des poches de résistances s’organisent pour exiger l’application du principe de précaution. Y compris sur le terrain judiciaire, où fabricants, opérateurs et État sont dans le collimateur d’avocats. Un nouveau volet de l’enquête menée par le collectif de journalistes Investigate Europe.
La 5G pourrait réduire l'exactitude des prédictions météorologiques de 30 %, selon l'Américain Neil Jacob, directeur de l’agence numérique d’observation océanique et atmosphérique (NOAA). Il a déclaré devant le Parlement américain que les États-Unis devront faire face à un « retour dans les années 1980 en matière de prévisions ».
Le filtrage DNS est un moyen simple pour bloquer une majorité de publicités, traqueurs et sites malveillants avec un minimum d'efforts. La mise en place est rapide et facilement réversible.
Pourquoi la France est-elle passée du statut de pays leader dans la technologie à celui beaucoup moins enviable de nation consommatrice de smartphones obligée de mendier un peu d'oxygène aux grandes plateformes pour développer ses projets ?
Pas de grande nouveauté ici, mais il faut dire que plus ça va, moins ça va. Après les attentats de Paris, il y a eu un basculement façon Patriot Act de la gestion d’Internet et de l’ingérance de celui-ci par nos entités étatiques. Nos tours jumelles à nous, c’est le Bataclan. Et ce qui tombe bien, c’est que notre directeur de la NSA à nous de l’époque, c’était Manuel Valls. Un charmant homme de la gauche radicale qui allait bien entendu défendre les libertés du peuple de France, libertés qui étaient justement les cibles figuratives des endoctrinés de Daesh venus massacrer des innocents.
Le génie du capitalisme d’après-guerre aura consisté à réorienter la volonté de changement vers l’insatiable désir de consommer. Ce modèle trouve à présent sa limite dans l’épuisement des ressources naturelles. Pour imaginer un mode de vie à la fois satisfaisant et durable, récuser l’empire de la marchandise ne suffit pas. Il faut d’abord réfléchir à ce qui nous est indispensable.
Plus on creuse les questions environnementales, plus on réalise que l'ampleur de la catastrophe est pire qu'on ne l'imaginait. Et que les solutions sont elles aussi plus exigeantes et radicales que prévu. C'est en tout cas le constat d'Hélène Grosbois, lectrice d'Usbek & Rica, qui a entrepris de changer son mode de vie pour être en accord avec cette prise de conscience. Elle nous livre ici le témoignage de sa transition : passée d'une grande banque à une ONG écolo puis à la permaculture et la quête d'autonomie, son parcours est riche d'enseignements. La croissance « verte » est un mirage, dit-elle, et pour mener une vie compatible avec la nécessaire décroissance, la meilleure solution serait de quitter la ville. Un mouvement massif vers une telle transition serait possible, et Hélène Grosbois a quelques idées pour y parvenir.
Les eurodéputés ont adopté à une large majorité la proposition de directive sur le droit d’auteur. Succès pour les sociétés de gestion collective, échec du côté d’un vaste ensemble d’opposants, bien au-delà des seuls géants du Net. Mais qu’ont vraiment voté les parlementaires, au fil des nombreux amendements, en particulier sur les articles 11 et 13 ?
Aurélien Barrau, astrophysicien spécialisé dans la physique des astroparticules, des trous noirs et en cosmologie Travaille au Laboratoire de physique subatomique et de cosmologie de Grenoble (LPSC) sur le polygone scientifique, est également professeur à l'université Grenoble-Alpes
Interview de Pablo Servigne en direct le 23/02/2018 à 19h.
Avant de renouveler mes abonnements à la presse, je me suis posé des questions sur les journaux que j'ai découverts récemment comme Les Jours, La Revue Dessinée, Basta !, etc. Sont-ils indépendants ? Que veut dire être indépendant, etc. J'ai donc décidé de regarder l'arrière-boutique des journaux auxquels j'étais abonné en plus de regarder celle des journaux auxquels je pensais m'abonner. Je partage ma démarche au cas où ça puisse inspirer quelqu'un⋅e. :)
Une vingtaine de jours après l'annonce par Emmanuel Macron d'un projet de loi anti fausses informations en période électorale, l’avenir d'Internet est plutôt sombre. Félix Tréguer, co-fondateur de La Quadrature du Net, nous explique pourquoi.
L’EFF s’est battue contre les DRM et ses lois depuis une quinzaine d’années, notamment dans les affaires du « broadcast flag » américain, du traité de radiodiffusion des Nations Unies, du standard européen DVB CPCM, du standard EME du W3C, et dans de nombreuses autres escarmouches, batailles et même guerres au fil des années. Forts de cette longue expérience, voici deux choses que nous voulons vous dire à propos des DRM :