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Entre greenwashing et pratique de niche, l’écoconception nous détourne ce qui pourrait vraiment réduire l’impact du numérique : des mesures politiques, ambitieuses, et radicales.
Contrairement à ce qui avait été promis par le gouvernement Valls, aucune mission relative au « domaine commun informationnel » n’a été lancée.
De la biodiversité, aux ressources numériques, comment définir les «communs»? Plus de 200 contributeurs (économistes, historiens, sociologues) relèvent le défi dans un dictionnaire. Pour la juriste Judith Rochfeld, une des coordinatrices de l’ouvrage, la notion remet en question le principe de propriété privée.
"« Par ce message, nous venons vous dire que vous êtes en train de tuer le Traité [TIRPAA, Traité international sur les ressources phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture, NDLR]. Celui-ci organise désormais le vol de nos semences et de nos connaissances. Nous ne pouvons plus dans ces conditions continuer à les donner aux chercheurs et autres prospecteurs qui viennent les collecter dans nos champs pour les remettre aux banques de gènes du Traité. Tant que vous n’aurez pas interdit tous les brevets biopirates, tant que les agriculteurs n’auront pas le droit de conserver, d’utiliser, d’échanger et de vendre les semences issues de leurs récoltes, nous refuserons toute collaboration avec la recherche et les banques de gènes qui se mettent au service des multinationales semencières ». Bigre, que se passe-t-il ? Une jacquerie ? Pourquoi les paysans ne veulent-ils plus donner leurs semences aux banque de gènes ? Explications, à la veille de l’importante rencontre internationale du Tirpaa (sur les semences) à Rome (Italie) du 5 au 9 octobre."
"Le journal Le Monde publie une tribune de 75 personnalités issues de la science, du numérique et de la culture soutenant la libre diffusion de la culture et des savoirs. Ils plaident pour une définition positive du domaine public dans le projet de loi sur le numérique et souhaitent sécuriser les nouvelles pratiques en matière de recherche."
"En finir avec les revendications abusives de droit d’auteur et inscrire dans la loi le principe des biens communs. C’est en résumé l’appel lancé par 75 personnalités, du monde de la recherche, de la culture et du numérique, à l’initiative du Conseil national du numérique (CNNum), dans une tribune publiée jeudi dans le journal et sur le site du Monde."
"Les biens communs vont bientôt faire leur entrée dans le droit français, à l’occasion de la future loi sur le numérique annoncée par Manuel Valls, issue des travaux de concertation du Conseil national du numérique. Il faut s’en féliciter : les biens communs - ou communs - nourrissent depuis toujours les pratiques d’échange et de partage qui structurent la production scientifique et la création culturelle."
"La préfecture autorise à Vallauris la construction d'un élévateur et d'un escalier permettant au souverain d'accéder à une plage interdite au public durant son séjour. La polémique enfle"
"Jean-Noël Falcou, coréférent d’Anticor 06 et conseiller municipal de Vallauris Golfe-Juan, a informé, le samedi 11 juillet 2015, le maire de sa ville et la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) de travaux irréguliers entrepris plage de La Mirandole, sous le palais de la famille royale saoudienne.
Suite au signalement de cette dalle de béton réalisée sans autorisation sur la plage, puis à sa seconde alerte concernant cette fois-ci l’édification par la famille royale saoudienne d’un portail interdisant l’accès à cette plage publique, la police nationale et la DDTM se sont rendues sur les lieux et ont stoppé en urgence les travaux.
Dans ce cadre, la réaction de Philippe Castanet, sous-préfet de Grasse, a de quoi surprendre : « La plage publique devrait être totalement interdite au public le temps du séjour de la famille royale. Il reste à déterminer comment la sécurité aux alentours de la villa sera assurée, par des vigiles privés ou des policiers, des grillages ou non »."
"La coalition No Patents On Seeds « appelle à se mobiliser pour obtenir l’interdiction des brevets sur le vivant ».
En effet, le 25 mars 2015, la Grande chambre de recours de l’Office Européen des Brevets confirmait qu’en Europe, il est possible, légalement, de breveter les semences, les plantes et les animaux qui existent déjà naturellement ou qui ont été sélectionnés selon des procédés traditionnels (ou en langage juridique « essentiellement biologiques »). Le RSP s’insurge contre cette interprétation du droit européen : « Il s’agit de la base de notre souveraineté alimentaire et politique : quelle liberté peut avoir un peuple dont le droit à l’alimentation dépend de quelques multinationales ? »."
"Le 25 mars 2015, la Grande chambre de recours de l’Office Européen des Brevets a confirmé que des plantes issues de procédés « essentiellement biologiques » peuvent être brevetées. Quelques jours plus tard, le premier semencier mondial, Monsanto, annonçait son ambition d’acquérir le troisième, Syngenta, et de contrôler ainsi à lui seul près de 40% du marché mondial des semences et des pesticides associés. En parallèle, le marché des brevets s’organise au sein de clubs privés échappant à toute régulation publique. Comment en est-on arrivé là ?"
"Pendant des siècles, les paysans ont utilisé leurs propres semences, créant une biodiversité extraordinaire. Aujourd’hui, cette richesse est mise en danger par la rapacité de quelques multinationales. Leur arme ? Les droits de propriété intellectuelle. Face à cette menace, les paysans exigent que les semences restent ce qu’elles ont toujours été : des biens communs."
"Nous avons assisté à un incroyable tour de passe-passe. Souvenez-vous : en 2008, avec la crise financière, l’attention se focalise sur les banques, les marchés financiers et leur folie spéculative. Et puis... plus rien, ou presque. La question de la régulation financière a quasiment disparu des radars médiatiques et politiques. Remplacée par la focalisation sur les dettes publiques ou par un débat sur le coût du travail ou des dépenses de santé, qui seraient devenus soudainement insupportables. Pourquoi, à peine sept ans après la crise financière, les grandes promesses d’encadrement de la finance sont-elles passées aux oubliettes ?"
"En partenariat avec Médias Le Mag/France 5, Le Monde lance un nouveau format : l'interview numérique. Après Axelle Lemaire et Laurent Guimier, Alice Antheaume reçoit Adrienne Charmet. La coordinatrice des campagnes de la Quadrature du Net, une association de défense des internautes, évoque le combat pour la neutralité du Net et plaide pour un meilleur contrôle des technologies utilisées par tous au quotidien."
"OpenStreetMap vient de fêter souffler sa dixième bougie (et la communauté française vous invite à célébrer cela le lundi 8 septembre à Numa Paris).
Et comme le souligne Glyn Moody dans l’article traduit ci-dessous, on est bien content qu’il soit là parce qu’on ne peut pas compter sur Google pour aborder la cartographie sous l’angle des biens communs…"
"Qu’y a-t-il de commun entre une coopérative, un potager partagé, un collectif de hackers ou une communauté autochtone gérant une forêt ? Tous « agissent et coopèrent avec leurs pairs, de manière auto-organisée, pour satisfaire leurs besoins essentiels », explique David Bollier. Ce chercheur états-unien et militant infatigable des biens communs nous invite à ne plus être des « créatures du marché », des consommateurs isolés sans autre pouvoir que de voter occasionnellement, mais à devenir plutôt des « commoneurs » : des acteurs d’un système de production, de relations sociales et de gouvernance alternatif au néolibéralisme."
" La Commission européenne soumet une nouvelle législation sur le commerce des semences. l'Eurodéputé PS Marc Tarabella, en charge de l'agriculture et de la Protection du consommateur, a proposé une série de modifications afin d'éviter que ce texte ne menace les semences anciennes et ne fasse le jeu de quelques grands au détriment des petits exploitants et de l'ensemble des citoyens européens. Le parlementaire européen explique que c'est la sauvegarde de la biodiversité qui est en jeu. "
"Déclaration internationale pour défendre les biens communs et s’opposer aux mécanismes de compensation biodiversité"
"Bonne nouvelle, le CERN nous annonce la mise en ligne d’un fond photographique sous « licence Creative Commons ». Et pas n’importe laquelle des licences Creative Commons, la libre copyleft CC By-SA. On notera au passage qu’ils abandonnent leur propre licence maison. C’est Wikipédia et tous ceux qui souhaitent pouvoir librement réutiliser des images du CERN qui vont être contents, c’est-à-dire nous tous ;)"
"Un bien commun peut servir à tout le monde. Mutuel et réciproque, il est partagé par différents êtres ou différentes choses. A l'heure du numérique et de l'économie du partage, cette notion longtemps cantonnée au monde des logiciels libres sort maintenant des écrans pour offrir des solutions à l'ensemble des ressources partagées par les citoyens dans les villes."